L'homme et la femme qui n'avaient pas de Kryptonite.

La quête de vengeance de Black Mamba va bientôt toucher à sa fin en se rapprochant de sa cible ultime : Bill, alias Snake Charmer...
De toute évidence, le cinéma de Tarantino a atteint ici son apogée. Sa perfection plastique, sa mise en scène aérienne, son histoire d'une humanité déformée.
"Kill Bill 2" est l'aboutissement d'une admiration cinéphile passée de l'autre côté du miroir pour que le spectateur soit à son tour l'objet de toute cette entreprise cinématographique.
Dans "Kill Bill 2", le cinéaste insiste pour dévoiler les secrets de ses protagonistes, et ce avec une subtilité qui force le respect et d'avantage que l'admiration générale, l'attention, moteur d'une jouissance qui atteint une fois de plus le spectateur au coeur même de sa fibre cinéphile. Tout cela avec moins d'action pour plus de parlotte. Un inconvénient ? Un frein ? Non messieurs dames. Tarantino n'a jamais été aussi bon que quand il met en scène ses diatribes entrecoupées ou envolés par la grâce d'une BO magistrale et toujours aussi poignante.
Cette aisance, cette envie de raconter une histoire d'un point de vue si personnel, est une prouesse de la part du metteur en scène, qui prouve qu'en dehors de créer un excellent divertissement, il peut aussi émouvoir en faisant son truc à lui, et rendant hommage aux films qui lui sont chers : le western européen et le cinéma japonais de série, dont le résultat éclate au grand jour comme la joie que l'on éprouve pendant plus de deux heures.
Quand Uma Thurman sort du cercueil sur la musique de "Il Mercenario", on sourit. Quand David Carradine nous parle de Superman, on jubile. Quand le vieux maître bougon de Black Mamba assure son apprentissage dans un décor aussi abstrait que majestueux, on ne ferme pas les yeux. Car "Kill Bill 2", indissociable de son premier volume, évoque tout le cinéma du monde avec un amour infini et proche du spectateur.
Quentin Tarantino a tout compris à ses personnages. Et il a tout compris à la puissance du cinéma. La plus belle mise en abyme de la fibre artistique et du septième art.
Le plus grand, le plus classe, le plus affolant de tous les films de Quentin Tarantino, avec "Django Unchained" et "Pulp Fiction".
Marty Lost'evon

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