Kill List par FlorianCompain

Kill list se trimballe une belle réputation depuis sa tournée des festivals où il a remporté quelques prix. Certains le présente même comme l’un des meilleurs films de genre britannique depuis 10 ans. Qu’en est-il après visionnage?

Déroutant. Voilà l’un des adjectifs qui nous vient à l’esprit à la sortie de Kill list. Déroutant car le second film de Ben Wheathley nous embarque dans un mélange des genres inattendu pour exploser dans un final des plus perturbants. Pourtant tout commence de manière assez classique : On suit un couple à la dérive qui ne cesse de s’engueuler. La tension est palpable et les dialogues percutants. Ces derniers ont d’ailleurs été coécrits par les acteurs ce qui renforce l’authenticité des échanges.
Une fois le contrat accepté, le film passe du drame social au film de tueur à gages. Mais nous ne sommes pas face aux tueurs « à la cool » d’un Pulp Fiction, nos deux amis et Jay en particulier, sont bouffés par le trauma de leur précédente mission. Wheathley nous plonge dans un malaise permanent en suivant le parcours de Jay teinté d’ultra-violence. Une violence brutale, frontale uniquement présente a petites doses mais suffisamment pour marquer les esprits.
Le réalisateur instaure en filigrane une ambiance pesante avec notamment la musique. Une musique minimaliste faite quasi essentiellement de sonorités lugubres voire mystiques. On pense d’abord qu’elle permet de surligner la descente aux enfers de Jay mais on se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond sans pour autant réussir à mettre le doigt dessus.

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