Un certain cinéma, surtout américain, a depuis longtemps abandonné l'idée de s'interroger sur la question de la légitime représentation de la violence, devenue un spectacle destiné à faire frissonner et satisfaire les goûts du public en matière de dramaturgie. Pendant deux séquences, Friedkin réussit pourtant à conduire une réflexion sur sa représentation au cinéma, devenue trop banalisée : la violence est choquante, terrorisante (ainsi, au "spectacle" d'une scène de torture particulièrement éprouvante, un des protagonistes vomit littéralement) et doit inquiéter. Hélas, le moralisme finit par l'emporter, et de manière incohérente, Friedkin finit son film par une pirouette en forme de farce qui permet au spectateur de décompresser et d'évacuer toute angoisse. Recommandable pour ces deux scènes secouantes, sinon, rien de neuf, Killer Joe n'est qu'un spectacle gratuit d'une grande vacuité.

Créée

le 10 mars 2015

Critique lue 285 fois

3 j'aime

Critique lue 285 fois

3

D'autres avis sur Killer Joe

Killer Joe
real_folk_blues
4

Poule et frite, mais 100 patates aussi.

Je revendique le droit de ne pas sucer le pilon frit de Friedkin. Merci de votre compréhension. Killer Joe, que tout le monde semble porter aux nus à grand renfort de notes et critiques...

le 4 mars 2013

76 j'aime

43

Killer Joe
Before-Sunrise
8

Killer Bill

Je n'avais vraiment pas envie de mettre 8 à ce film. Mais il m'y a forcé. C'est à cause de sa fin, Monsieur le Juge, j'vous jure ! Cette fin que certains qualifient de ridicule et indigeste, et dans...

le 30 nov. 2013

67 j'aime

1

Killer Joe
Kenshin
7

"Men like fat butts."

[Yep. Give me 30 minutes] Avec deux minutes de retard donc: Tu vois là j'écoute Walk de Pantera parce que ce morceau met grave la pêche, un peu comme ce film les jours de déprime. Je devais aller...

le 25 mars 2013

63 j'aime

19

Du même critique

Lost River
Olivier_Paturau
3

Lost Highway

On ne reprochera pas à Ryan Gosling de ne pas faire preuve d'imagination. Il choisit de traiter du déclin de l'ancienne capitale de l'automobile, Detroit, vidée par la crise de ses habitants (qui...

le 9 avr. 2015

53 j'aime

5

A Star Is Born
Olivier_Paturau
4

Gueule de bois

Passé une première demi-heure enthousiasmante, A Star is Born peine à convaincre et finit paralysé par des défauts d'écriture majeurs. Alors qu'il étire son récit sur deux heures et quart, le film...

le 3 oct. 2018

52 j'aime

8

120 battements par minute
Olivier_Paturau
8

L'armée des morts

Robin Campillo confirme avec son 3eme film qu'il est un des cinéastes de sa génération les plus passionnants. Il maîtrise aussi bien l'art de l'écriture (pas facile de mêler didactisme dans la...

le 24 juil. 2023

44 j'aime

1