On tolère ce genre de délires d’esthète-branchouille-Macbook-pro-agence-de-pub-col-roulé quand ça dure une minute pour Chanel ou Shalimar mais quand ça dure deux heures et que c'est tout aussi vide et creux ça n'a pas lieu d'être et du coup nous, les gens raisonnables, on est là pour le rappeler.


Malick se casse même plus le cul à raconter la moindre histoire, le mec a lâché l'affaire. On a juste droit à une série de scènes décousue, sans intérêt, avec toujours sa voix off à gerber qui t'assène des banalités sur un ton dégueulasse, comme s'ils étaient toujours à moitié endormis ou bourrés pour rajouter du pathos, ce qui rend le tout pas naturel et théâtral au possible. Et puis faut voir ce que ça raconte quand ça parle quoi. A ce point là on dirait juste une vidéo promotionnelle de merde pour vanter les mérites de la scientologie.
Le problème de ce parti pris de tout faire en voix off sur un mode introspectif de flux de pensées, c'est que ça ne peut marcher que si l'on connait déjà le personnage. Là on s'en bat les couilles de A à Z de ce qui se passe vu qu'on nous l'introduit jamais. On l'entend juste se plaindre, dire qu'il est perdu blablabla j'sais pas quoi, le tout en se tapant plein de meufs ultra bonnes pendant que toi t'es dans ton siège à te faire chier. C'est moi qui devrait me plaindre, cousin. Comment vous voulez que la moindre empathie se créer pour ce type ?


Et puis ce qui me gonfle le plus dans ses films c'est la manière dont c'est filmé.
Alors certes on a une belle photographie de Lubezki mais alors les gars faut se calmer sérieusement avec la cam, là. Dites-lui de la poser de temps en temps, bordel de merde. C'est quoi cette manie de suivre les moindres faits et gestes des personnages en permanence ? On dirait un gros dégueulasses de 75 ans qui filme les pucelles qu'il ramène chez lui en leur faisant croire qu'il fait des shootings photos et qu'elles vont devenir célèbres grâce à lui alors qu'il va juste les ken salement et les jeter sur le bord d'une route de campagne.
Pendant tout le film je m'imaginais juste le cadreur en sueur en train de se jeter par terre ou de faire le poirier pour suivre la main gauche de Christian Bale. Nique ton cul avec ta caméra virevoltante à deux balles, apprends à te poser un peu et à vraiment filmer ce que tu veux montrer au lieu de faire semblant. Parce que du coup y'a jamais une seule composition de cadre ou un plan qui sort du lot, il se contente de tout filmer en grand angle et en plans rapprochés et cutter toutes les deux secondes ses plans pour pas qu'on ait le temps de se rendre compte de leur pauvreté. C'est encore pire que du Michael Bay son merdier.
Et puis ces fameux plans iconisant en contre-plongée qui tournoient dans des décors National Geographic. Oh lala, paye ton délire de pucelle encore. A ce niveau là de redondance d'un film à l'autre c'est même plus un style, c'est une marque déposée. Le mec a sa checklist de toutes les conneries qu'il place à tous les coups dans ses films et les raye au fur et à mesure. Laisse tomber l'arnaque.
En plus de ça le mec ose nous foutre de la gopro comme le dernier des crasseux pour filmer des plans sans intérêt qu'il aurait pu faire sans ou simplement ne pas faire. On se serait cru dans les heures les plus sombres du Hobbit qui était déjà à lui seul les heures les plus sombres du cinéma.


Si ce film voulait montrer la vacuité d'Hollywood, il aura au moins réussi sur ce point. On imagine jamais mieux le néant que quand on s'y trouve confronté. Bien vu pour ça, Malick.

Daftwolf
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le 10 déc. 2015

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Jon Talbain

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