Kuzco, l'empereur mégalo
6.8
Kuzco, l'empereur mégalo

Long-métrage d'animation de Mark Dindal (2000)

Ouf, la BO a sauvé ma soirée.

Après 10 minutes de film, j'avais compris. C'est un dessin animé Disney à la mode des années 2000.
Une des innombrables bouses pondues par Disney entre "The lion king" et "The princess and the Frog".
Du coup, cette critique vaut pour pas mal de disneys de cette période qui ont tous les mêmes défauts. Principalement le même défaut :
C'est émotionnellement plat. Je n'ai pas ri, j'ai peut-être souri une ou deux fois.. Je n'ai jamais été triste, je n'ai même pas réussi à éprouver un poil d'empathie pour ce pauvre pacha à qui on veut détruire sa maison sans aucun remord. Ni pour ce pauvre lame emperor qui ne se rend pas compte de son égocentrisme.

Et c'est là que ça pèche.
Pour reprendre les deux exemples précédents, le roi lion, il fait chialer. La princesse et la grenouille, il m'a fait sourire comme un candidat à question pour un champion qui gagne la première épreuve.
Un dessin animé peut être beau, bien réalisé, truffé de gags, rythmé avec un message engagé, fort, moral, immoral, ben si y’a pas d’émotions, ça ne marche pas. Et là, y’a rien.

Pour le côté positif, y’a une BO qui s’en sort bien. Elle rythme le film à elle toute seule. C’est toujours un plaisir de trouver du jazz dans les Disney. D’ailleurs en y réfléchissant, c’est toujours dans les passages jazzy que Disney est génial. Le livre de la jungle, les aristochats, la princesse et la grenouille, même les 101 dalmatiens avec le génial « Cruelle diablesse ».
Quand Disney devient Jazzy, ça poutre.
Ici, c’est jazzy de temps en temps, et ça fait tenir la soirée.

La BO est pas mauvaise donc, mais le reste…
Le scenario est basique : Un gentil méchant (l’empereur) ne sait pas qu’il est méchant, il va par la force des choses passer un moment avec un gentil gentil (pacha) qui sait que le gentil méchant n’est pas méchant et qui va le transformer en gentil gentil. Mais une méchante méchante veut être khalife à la place du khalife. Elle et son serviteur l’abrutil gentil vont tout faire pour arriver à leur fin.
J’suis pas contre les scénarii au raz du green, mais dans ce cas il faut autre chose. Une trame bien pensée, ou un thème particulier. Ou un développement des personnages plus en profondeur…

Parce que les personnages, on s’en balance comme d’un poêle à bois en Afrique dans ce film.
La méchante ne sert à rien sinon à déclencher l’histoire. Elle est insipide, inutile, et pas effrayante pour un sou. J’avais une sale envie de lui donner des claques.
Le méchant gentil sert à quelque chose lui. Il sert à nous casser les ?/@\#&/ !
Chaque réplique est plus irritante que la précédente.
Ses lignes de dialogue sont une succession de phrases toutes faites, de clichés universels beaufs et faciles. Une montagne russe de commentaires de pleutre, de lâche, de traitre, de mimiques et d’onomatopées insupportables. C’est le niveau zéro de la communication.
Rien, rien, rien ne passe. Ce lama empereur est plus con qu’un pigeon handicapé.
Même Pacha, le gentil gentil est énervant par sa niaiserie. Toute le monde est gentil, même les méchants qui n’ont pas encore exploré leur moi intérieur.
Bwarf. Ça dégueule de bienséance.
Ok c'est du Disney, mais dans Bambi, la maman se fait défoncer l'ciboulo à coup de 22, ça aussi c'était Disney !

A la limite, l’abruti gentil, le personnage secondaire par excellence sauve les personnages de l'indifférence. Et c’est très triste comme constat.

Heureusement, on a plein de gags ! ça, pour les gags, on en a pour notre argent ! Qu’est-ce qu’on s’marre.
Chaque scène est un gag.
On a à peine récupéré d’un gag qu’un autre gag nous explose à la figure, déversant un gas hilarant qui nous brule nos abdominaux en attendant le prochain gag.
En bref, ça n’arrête pas, et c’est souvent nul à chier.
Les répliques sont convenues. Le comique de situation est cliché. Même les évènements « aléatoires » sont prévisibles (Pince-mi et pince-moi marchent sur un pont de bois. Mais que va-t-il arriver à Pince mi ?! Vous, vous êtes perspicace monsieur !)
Et je déteste ça. Si j’arrive à anticiper un twist ou deux dans un film, je me trouve malin. Si ça arrive toutes les 10 minutes, j’ai vraiment l’impression d’être pris pour un crétin.
Ok c’est pour les enfants. Les enfants sont donc des abrutis.

Avec tout ça, la morale est facile. Le gentil méchant se rend compte qu’il était très égocentrique et que ça fait du mal aux autres, alors il change.

C’est une sacrée longue critique pour un film qui ne la mérite pas, mais j’en ai assez que Disney ne prenne aucun risque. Ça a changé récemment, mais les 10 ans entre « le roi lion » et la « princesse et la grenouille » n’ont pas favorisé notre développement neuronal.
rtlpn
2
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le 12 janv. 2015

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