L.627 par ngc111

L.627 n'a pas grand chose à voir avec le film policier malgré ce qu'il pourrait laisser croire de prime abord. Il n'y a pas d'intrigue ni d'enquête au long cours, en l'espèce le film adopte plutôt une vision documentaire avec ce que cela implique d'authenticité sur la présentation d'un secteur de vie qui a beaucoup d'aspects sombres.

Ce n'est pas plus mal, on assiste à l'évolution au quotidien d'un enquêteur qui n'a rien d'un héros dans sa façon de vivre voir dans ses actes mais qui l'est peut-être dans ses motivations et sa façon de pensée. On le voit se faire muter pour excès de zèle, passer tel un fantôme dans un commissariat de campagne farfelu, avant d'échouer dans une brigade des stup' dans la capitale, ici montrée de façon délabrée et poisseuse. Il côtoie un peu de tout durant ce périple qui n'est encore une fois que routine apparente ; des idéalistes, des supérieurs hiérarchiques qui composent avec un budget famélique, des rigolos, des paresseux, des criminels violents ou attachants, des fonctionnaires bas du front ou encore des prostituées à la fois romantiques et pragmatiques.

La misère nous frappe de plein fouet, les illusions déçues aussi, mais le ton balance constamment entre ce malaise ambiant et un côté potache avec habileté. Le film débute vers la fin ce qui aurait pu être un mini drame avant de le résoudre rapidement et de nous relancer à la toute fin vers la routine du policier. Comme pour mieux nous rappeler qu'il n'y a pas de fin à cette vie là...