Voici l'aigle des mers qui débarque ! De somptueux décors, des jeux d'ombre affolants, une photographie de Norbert Brodine majestueuse autant dans ses noirs tranchants des palais espagnols que dans ses teintes ocres sales style film muet dans la jungle de Panama...bref, le début impressionne fortement, comme tout luxueux film hollywoodien de l'âge d'or, mais avec un poil de surcharges supplémentaire....mais ce qui va étonner, surprendre, et pour une fois, rassasier les implacables cinéphages que nous sommes, c'est cette débauche d'action, de rebondissement, de lieux, de costumes et de moyens à un rythme plus vibrant que jamais. On nous a sorti le grand 8 des grands 8 d'époque, tout en bois craquelé et en acier oxydé mais il rugit comme un diable ! La machine infernale s'ébranle et à peine un quart d'heure après le début du film nous avons déjà droit à la bataille navale trop destroy qu'on avait attendu pendant presque deux heures dans Captain Blood....quelques minutes plus tard, les acteurs s'étrillent avec toute leur verve dans une situation des plus tendue, vivifiée par la musique fantastique d'Erich Wolfgang Korngold qui suit les canons de musique hollywoodienne d'époque en empruntant différentes sources...celles du ballet et de l'opéra grandiose...et avec un succès délirant, s'envolant en une myriade de pépiement qui battent la pellicule dans tout les sens. Puis il y a quelques plans sur un singe, petit personnage, ma foi...fort marrant, mesdames et messieurs. Ces grimaces ajoutent un plus aux tons surjoués de toute cette artillerie d'époque un brin désuète. Bref, la suite ne faiblit jamais, et bien que l'on verse parfois dans le kitsch, on ne tombe jamais dans l'ennui, un nerd moderne dopé aux blockbusters "cut ! cut ! cut !" pourrait même s'éclater devant ce film, c'est dire...et c'est bien, bien plus impressionnant, je le répète encore, que Captain Blood. Et on récupère un combat final à la Robin des Bois puissance 10. Voilà voilà, un vrai manège à fric, mais qui fait rire et voler les cheveux aux vent !

SylentWolf
8
Écrit par

Créée

le 31 mars 2015

Critique lue 502 fois

4 j'aime

SylentWolf

Écrit par

Critique lue 502 fois

4

D'autres avis sur L'Aigle des mers

L'Aigle des mers
Hypérion
9

Tapie dans l'ombre, l'invincible Armada attend son heure...

The Sea Hawk, c'est un petit bonheur, et je ne galvaude pas le mot en l'employant. Tout ou presque est parfait dans cette pellicule de Curtiz. Il s'était déjà bien exercé au genre via le fondateur...

le 8 mai 2013

24 j'aime

2

L'Aigle des mers
Kobayashhi
9

Oyez Oyez Moussaillons !

Bon sang de bois, quelle aventure les amis, Errol Flynn et Michael Curtiz, c'est vraiment une très belle histoire d'amour ou une bromance enfin cela ne nous regarde pas et ce n'est pas le propos...

le 27 avr. 2014

23 j'aime

3

L'Aigle des mers
Docteur_Jivago
8

Le Prix de la Liberté

Mis en scène alors que les États-Unis entraient dans la Seconde Guerre mondiale, L'Aigle des Mers va utiliser l'aventure maritime et l'Histoire du Royaume-Uni pour faire une parabole avec le début du...

le 14 déc. 2021

21 j'aime

18

Du même critique

Mickey One
SylentWolf
9

So mad so great so class...

Film méconnu à plus d'un injuste titre, Mickey One envoie une belle claque dans la gueule dès sa première vision. Non ce n'est pas qu'un film sur l'Amérique en désuétude, non ce n'est pas un...

le 5 sept. 2014

4 j'aime

Le Maître du logis
SylentWolf
8

Grande leçon de morale pour adultes, jubilatoire...

Dans son avant-dernier film muet Dreyer se livre à la comédie de moeurs intelligente dans ce Maître du logis tout bonnement jubilatoire ! Les acteurs y sont excellent, notamment la vielle Mathilde...

le 24 mai 2014

4 j'aime

Lorenzo
SylentWolf
7

L'oeuvre du médecin cinéaste

Voici un film peu connu, exhumé des tréfonds de la filmographie de George Miller, dont je me repaît à l'occasion du séisme de l'année, Mad Max : Fury Road. Cet homme a produit un travail artistique...

le 16 juil. 2015

2 j'aime