Monument du cinéma expressioniste. La renaissance de l'amour devant la mort.

Difficile de juger un tel film, monument du cinéma muet, cité dans les tops 10 ultimes de tous les experts du cinéma.
D'abord je dois dire que techniquement, il est assez bon. Le long plan séquence qui débute le film, le suivi de l'homme dans les marais, le voyage en tram... Sont autant de scènes ingénieuses. Idem pour la gestion des fondus, qui loin d'être superflus, servent à exprimer un état d'esprit ou une pensée (par exemple le fondu des lumières de la ville dans le ciel nocturne symbolise le rêve citadin, le fondu du visage de l'amante sur le visage de l'homme révèle la possession...). Par essence, le muet renforce ces procédés. Tout comme le noir et blanc que Murnau sublime (des plans de nuit très beaux).
Dans sa symbolique et son histoire, ce film est dans la lignée expressioniste pure. Il confronte l'amour à la mort, et celui-ci en sort renforcé, sublimé. Ce film est un film manichéen, qui oppose la nuit, la ville, la tentation de l'amante, au jour, la campagne, et la douceur du foyer de l'épouse. Il met l'accent sur le tiraillement de l'homme entre ces deux envies. Tout cela est encore une fois servi par des jeux de noir et blanc.
Finalement, bénéficiant du budget colossal américain, L'Aurore se révèle le plus abouti des films expressionistes, qui voit la renaissance de l'amour devant la mort.