La barque sur un long fleuve tranquille

Ce qui est bien à l'époque du noir-blanc-muet, c'est que tout s'expliquait par l'image. Alors on prenait le temps de trouver les meilleurs décors, on réfléchissait aux meilleures idées pour coder à l'adresse du spectateur chaque message. On prenait le temps.

Aujourd'hui, on ne prend plus le temps de regarder ces films. Et pourtant, c'est presque une leçon de vie ; une ode à la tranquillité, en tout cas dans le cadre de l'aurore. Un scénario simple, qui s'écoule au rythme de ses images, toutes très belles, rendues magnifiques par le duo de tête. Janet Gaynor est l'innocence même ; on ne s'étonnera pas de savoir qu'elle inspirera blanche-neige (dessin très imparfait en comparaison de l'actrice). George O'Brien nous fait croire en toute l'imperfection de l'homme ; à telle point qu'on ne peut que le pardonner.

Pour comparaison, je viens de finir ma critique sur l'échelle de Jacob où je passe mon temps à me plaindre de la tête de Tim Robbins qui ne correspond en rien au film (pourtant j'aime bien Tim Robbins). Ici, le duo transcende ! Au premier regard, on connaît leur personnalité et leur rôle. Ceci est tout à fait cohérent avec l'importance de l'image.

L'aurore n'est pas long ; c'est même un moment de repos et d'air frais (étonnant pour un air quasiment nonagénaire). L'aurore est une ode quelque peu Chrétienne dont on pourra en retirer ce que l'on veut (comme le pardon, le mariage réussi - on en rirait presque aujourd'hui). L'aurore est gage de qualité ; d'ailleurs, quelques années plus tard sortira "la vie est belle" avec James Stewart, qui réutilise quasiment les mêmes ficelles et la même structure scénaristique et qui sera considéré comme l'un des plus beaux films de tous les temps. L'aurore, précédent donc "la vie est belle", porte bien son titre.
LeCactus

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