Petit conte d'horreur pour grands enfants
L’étrange pouvoir de Norman est derrière une belle histoire un véritable hommage aux films d’horreur et aux univers oniriques l’ayant précédé. On y trouve à foison des références aux classiques de l’horreur, dont des inspirations Roméro, Carpenter, Raimi, Spielberg, Burton, etc. même du Scooby-Doo, et bien sûr Coraline, premier long-métrage du studio.
On sent que les mecs ayant travaillé dessus se sont fait plaisir : univers travaillé, humour noir, émotions et morale sympathique. Le film “parle à tous ceux qui ont grandi avec le sentiment de ne pas s’adapter ou rentrer dans le moule”, nous dit-on chez Universal, et il est vrai que tous ceux qui ont été un peu rêveurs, décalés, rejetés (ou ont eu une adolescence normale de loser à coup de moqueries et se sont réfugiés dans les bouquins ou le cinéma) ressentiront une affinité particulière avec le petit Norman.
Dans Paranorman (oui non parce qu’on peut reparler de la traduction foireuse là svp ? Paranorman fonctionnait très bien en français !), la vraie valeur n’attend point le nombre des années, ni l’apparence physique, ni même la notion de “normalité”. Norman n’est pas normal, d’après son entourage. Mais ce qui lui porte préjudice finira par devenir un atout et lui conférer un avantage face à l’adversité.
Malgré parfois quelques longueurs, quelques personnages vraiment moches (et je ne parle pas de zombies) tant le réalisme est poussé, Paranorman vaut le coup d’oeil rien que pour la rigolade et l’animation impressionnante. A noter, une séquence finale magnifique, chargée d’émotion et de magie… mais également un peu effrayante pour les plus petits d’entre nous. Je ne recommanderais pas ce film aux moins de 10 ans, mais il demeure un passage obligatoire en revanche pour les grands enfants que nous sommes.