Argh, non, pas les marécages de la mélancolie !!

Un ami très cruel m'a filé le lien Youtube de la scène la plus in-regardable d'un film pour enfants que j'ai jamais eue l'occasion de visionner : http://www.youtube.com/watch?v=RUMfCX7YSIg
Alerte spoilers bien évidemment...

Du coup mon cœur de six ans l'a réclamé : je l'ai revu.
Il n'a pas si mal vieilli que ça en fait (bon à part le black du début et sa coupe improbable). Bon il *a* vieilli, les effets sont cheaps et l'ambiance suinte des années 80, mais faut dire que j'ai personnellement plus de tolérance pour des marionnettes rigides et bancales que des images CGI dégueulasses. *mode vieille aigrie OFF*

Ce qui compte, c'est qu'au fond, un enfant s'éclate devant ce truc (euh, sauf pendant le passage d'au-dessus), que le film a une identité propre, aussi cliché soit-elle, à travers son visuel, sa bande-son, son histoire. Et puis il fait passer des messages simples à travers un monde imaginaire, tout en symboles. Déjà l'intrigue repose là-dessus : un monde, représentant la merveille de l'imaginaire, s'effrite petit à petit alors que les enfants et même les adultes perdent leur capacité à rêver et à imaginer. Il est plus ou moins impliqué que c'est en grande partie du à la télé. Dans ce cas, je crois que Fantasia n'a pas survécu à l'arrivée de la télé-réalité. Mais passons.
Même cette scène atroce impliquant un cheval blanc et de la boue est plutôt intelligente, si l'on met de côté le traumatisme qu'elle a sans doute infligé à des milliers de gosses. Il se passe quoi si, au détour d'une larme en trop, on s'arrête, on renonce à rire, à aller de l'avant ? Qu'advient-il de nous ? Ben on sombre, tout simplement. Alors on tilte pas forcément tout de suite étant gamin (sûrement trop occupé à pleurer dans les jambes de papa maman pour être consolé), mais le message passe.

Et puis Neverending Story, c'est aussi un panel de personnages cultes, à l'exception de son héros Bastien très transparent. Gmork, vassal du Néant, est absolument terrifiant, le bouffeur de rochers brise le coeur quand il parle de ses "mains pleines de vigueur... n'est-ce pas ?", Atreyu est l'un de mes nombreux premiers amours... sans compter l'impératrice, et l'inimitable Falkor qui demeure à ce jour mon dragon préféré... la liste est longue.

Au fond Neverending Story a vieilli, c'est certain. Il garde néanmoins une pâte, une identité, une créativité par lesquelles je suis encore touchée aujourd'hui. Ou bien c'est mon moi de six ans qui s'exprime.

Ne touchez pas aux suites, sauf for the lulz, et encore. Cela va sans dire.
Karrie
8
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le 24 sept. 2012

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le 24 sept. 2012

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Karrie

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