Le calme avant la tempête puis...le calme
Quand je suis au cinéma, je n’aime pas qu’il y ait une personne assise derrière moi. C’est comme ça, on ne peut rien y faire. Les coups de genoux intempestifs dans le siège, ça m’agace ! Pour peu que cette personne soit une inconditionnelle du pop-corn ou ce genre à commenter chaque scène du film, et alors là c’est le pompon. Mais aujourd’hui, les dieux du cinéma sont avec moi, les lumières de la salle s’éteignent et la projection commence. Le siège derrière moi reste vacant, quel bonheur ! Je vais pouvoir apprécier mon odyssée paisiblement et sans heurt. Je ne croyais pas si bien dire…
Le prologue du film est long, bien trop long à mon goût. La narration est lente, pompeuse presque soporifique. On y parle de l’origine de son prénom (Pi), de religion, on esquisse une histoire d’amour futile et éphémère puis on continue sur la religion, les croyances et dieu. Tiens, je me surprends à bailler à m’en décrocher la mâchoire, j’en arriverai presque à regretter que personne ne donne des coups de boutoir dans mon siège pour me tenir éveillé. J’exagère peut être un peu, quoique…
On frôle le naufrage cinématographique quand paradoxalement celui-ci survient. La morosité est soudainement balayée par une tempête d’images somptueuses, d’éléments qui se déchainent, de sons puissants, c’est assez impressionnant et très bien fait. Nul doute que le naufrage est l’une des meilleures scènes du film. Le reste je vous laisse le découvrir, une succession de tableaux chatoyants, des scènes insolites parfois drôles, un tigre majestueux plus vrai que nature, une baleine, des poissons et encore dieu puis dieu et pour finir encore lui : dieu.
Conclusion : un film au scénario bien pâle qui retrouve des couleurs avec parcimonie mais bien trop peu pour enthousiasmer le spectateur que je suis. A voir au cinéma car je crains fort que ce film perde son âme chétive sur votre téléviseur.