ATTENTION, CETTE CRITRIQUE N'EST PAS UNE CRITRIQUE SUR LE TRIQCYCLE. MERCI DE VOTRE COMPRÉHENSION.

[Une version longue de 26 pages pour les tordus est disponible. Avec MrShuffle, Pipomantis, BossNigger et autres guest stars cachées. Envoyez un MP avec votre mail]

(Voix off) Entre Allociné et la Sorbonne, dans l'arrondissement XXIXème de Paris : le cinéma préféré de Torpennichou.


Agen — Agen appelle le cinéphile Torpenn, Agen appelle le cinéphile Torpenn. Quelqu'un vous demande dans la salle de projection.
Torpenn — Qui ?
Agen — Un dénommé Hypérion.
Torpenn — OK, j'arrive, Agen.
Hypérion — Ah, voilà enfin le roi de la critique classe ! L'homme trop bien liké, Torpenn ! Alors comme ça tu as été élu le senscritiqueur le plus liké du monde ! Laisse-moi rire ! Style le grand listeur des films oubliés, genre qui fait rêver les prépubères. Sauf que moi je les baise, moi, les prépubères, non ? C'est pas vrai ?
Torpenn — Écoute-moi bien, mon petit Hypérion. Tu baises les prépubères, bien, tu dois avoir la trique qui vrille. Mais c'est pas ça qu'on appelle la classe. Je te dis ça en qualité d'homme le plus liké de senscritique.
Hypérion — Eh, je t'arrête tout de suite. La classe, c'est d'être chic dans sa manière d'utiliser les mots. Rien de tel que d'aller piocher du multisyllabique ou même de se procurer des citations de chez Evène ou Wikiquote !
Torpenn — Excuse-moi de te dire ça, mon pauvre Hypérion, mais tu confonds un peu tout. Tu fais un amalgame entre les mots et la formule. Tu es fou. Tu dépenses toute ton énergie à recopier des termes et répliques mais tu es ridicule. Enfin si ça te plaît c'est toi qui les utilise. Mais moi, si tu veux mon opinion, ça fait un peu... has been.
Hypérion — La vache ! Moi, j'ai l'air has been ? J'en ai pour plus de 500 critiques à mon actif. Alors, va te faire mettre !
Torpenn — Tu n'es vraiment pas très sympa. Mais l'encre de tes injures dégouline sur le buvard de mon indifférence. Je préfère partir plutôt que d'entendre ça plutôt que d'être sourd.
Hypérion — Bien ! Considère qu'on n'est plus amis, Torpenn !

(La séance commence, Torpenn s'approche d'une jeune fille accorte faisant la queue pour entrer dans la salle)

Torpenn — Tiens, regarde ! Barberousse a commencé, il y a trop de monde en salle. On va être obligés d'utiliser l'espace étroit par derrière la salle de projection. Tu sais, par cet endroit tout sombre qui sent pas très bon.
2728XX — Oh, Torpenn ! Quel poète, vous me surprenez. On ne m'a jamais parlé comme ça. J'ai connu des hommes, mais jamais des comme vous !
Torpenn — Eh, tu sais à qui tu parles, là ?
2728XX — Oui !
Torpenn — Asseyons-nous, Toshirô Mifune ne va pas tarder !
2728XX — Oh, et encore c'est rien !

(L'image projetée devient trouble, puis flambe brusquement)

Torpenn — Classe, bravo. Bon, pousse-toi, laisse-moi passer.

(Torpenn débarque en salle de projection)

Torpenn — Bon Agen c'est quoi ce bordel alors ?
Agen — Ben ce bordel c'est que la bobine a flambé !
Torpenn — Ah bravo, merci du renseignement, heureusement que tu es là.
Agen — Mais patron cinéphile !
Torpenn — Quoi patron cinéphile ? Tu veux que je dise à tout le monde que ton vrai nom c'est pas Agen c'est Pruneau ? Bon, je vais chercher un film de rechange avec des bons acteurs dedans. Ah, celle-là (Dodgeball). Non. Celle-là (L'aurore)... Ah, celle-là, ça va.
Torpenn — (Vérifiant que tout fonctionne au poil) Ça, c'est bon, c'est éteint. Ça, c'est bon, c'est réparé. Ça, ça roule.

(Une bobine déroulée est répandue sur le sol)

Torpenn — Oh putain et ça ? Faut pas laisser ça comme ça les enfants !

(Une bobine tombe de son étagère sur le crâne de Torpenn)

Torpenn — Oh !
2728XX — Torpenn ! Torpenn ! Oh mon Dieu Torpenn ! Oh ! Oh !
Torpenn — Aah...La vie est belle.
2728XX — Oh Torpenn...

(Paris, dans le métro, ligne 12. Un Panda écoute la radio)

La radio — Et puis je vous rappelle la principale information de cette édition, la disparition subite de Torpenn, qui depuis plus de 2 ans portait officiellement le titre du critique le plus liké du monde. SensCritique vient de perdre un de ses plus prestigieux ambassadeurs. Et maintenant, un petit peu de bruit avec Justin Bieber.
SeigneurAo — Oh non, pas lui ! (Il éteint la radio.)

(Une jeunette kikoolol monte dans la rame, écoutant "Don't Stop Believin' version Glee à fond les écouteurs)

SeigneurAo — Salope !

(Le panda arrive au journal les Inrockuptibles)

SeigneurAo — Bonjour patron, je peux entrer ?
Dimitricycle — Ah SeigneurAo, tu tombes bien. Entre. On prépare un dossier sur Torpenn. Tu vas te mettre sur le coup, mais tu seras pas tout seul, tu seras avec Netsabes et 20thCenturyBoy.
SeigneurAo — Netsabes et 20thCenturyBoy, je les aime bien. Mais pourquoi je peux pas travailler seul ?
Dimitricycle — Parce que tu es trop mauvais.
SeigneurAo — Ah ben là patron vous m'avez convaincu, c'est une bonne raison. Je vais travailler avec Netsabes et 20thCenturyBoy.
Dimitricycle — Ben alors ?
SeigneurAo — Ben ok, j'y vais.

(20thCenturyBoy et Netsabes entrent dans le bureau du patron tandis que SeigneurAo en sort)

20thCenturyBoy — Ce charlot ? Je savais pas qu'il existait encore.
Dimitricycle — Va falloir vous y habituer parce qu'il va travailler avec vous sur ce dossier. C'est une idée de notre amie Before-Sunrise. Une idée lumineuse !
Before-Sunrise — Roh arrêtez vos conneries, patron. C'est mon Panda, mon rôliste Pff. Je sais pas pourquoi, il s'est attaché à moi. Alors, je l'aide.
20thCenturyBoy — Ben peut-être qu'il avait personne d'autre à qui s'attacher. Mais de quoi on parle ?
Dimitricycle — Je vais te dire de quoi on parle. Où vous en êtes avec la nécro de Torpenn ? Vous bossez un peu ? Mmh ?
20thCenturyBoy — On vient de s'y mettre, mais on a déjà quelques petites idées.
Netsabes — On va interroger des tas de gens, tous ceux qui l'ont aimé, qui l'ont haï, bref tous ceux qui l'ont approché, qui l'ont connu. Ça fait déjà du boulot.
Dimitricycle — Quoi d'autre ?
Netsabes — Ah et puis c'est pas tout.
20thCenturyBoy — Oui, on a pensé qu'on devait expliquer ses dernières paroles.
Dimitricycle — La vie est belle ? Vous avez raison.
Netsabes — Oui, on en a chié pour trouver cette idée, on a été charrette.
Dimitricycle — L'homme le plus classe du monde meurt, et ses dernières paroles c'est « La vie est belle ». Pourquoi il a dit ça ? C'est ce que je veux savoir.
20thCenturyBoy — Merci, c'est pas facile à trouver.
Dimitricycle — C'est sûrement un nom. Si c'est une femme, je veux savoir quelle femme, si c'est un film je veux savoir quelle version.
Netsabes — Nous, on pensait que ça pouvait être une marque de whisky vendue en flasques.

(Changement d'image, en arrière plan un château de la Loire.)

Orson Welles — Bonjour. C'est moi, Orson Welles, et ceci est ma maison que vous voyez, derrière, là. Pas mal, non ? C'est français. Je me permets d'interrompre cette critrique parce qu'on se fout un peu de ma gueule. C'est du vol et du plagiat. J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute. Dans cette critrique le héros meurt au début et des senscritiqeurs journalistes décident d'enquêter sur ses dernières paroles, comme dans Citizen Kane. J'appelle ça du plagiat. Les journalistes vont interviewer des gens sur le héros. Vous allez voir que les témoignages, ça va être des flashbacks. Je le vois trop arriver.

(Quelqu'un tire sur Orson Welles.)

Orson Welles — Argh, Rosebud !


(Retour dans le bureau de Dimitricycle)

Dimitricycle — Bon, et à part ça ?
20thCenturyBoy — Ben à part ça on est un peu coincés, on n'a pas l'ombre d'une piste.
Dimitricycle — Vous savez qu'il a vécu en Bourgogne la moitié de sa vie. Vous cherchez par là.
20thCenturyBoy — Faut chercher par là, faut chercher par là... Vous êtes gonflé, vous. Chercher par là.
Suneless — Bravo, quel enthousiasme.
Dimitricycle — Mais au fait, j'y pense, Before-Sunrise, elle devrait pouvoir vous aider, depuis le temps qu'elle est là, payée à regarder à regarder des films, autant qu'elle serve à quelque chose cette rousse.
Before-Sunrise — Je suis peut-être payé à regarder des films mais mes tuyaux, je les garde pour SeigneurAo. Mais comprenez-moi mes amis, c'est mon panda, mon rôliste, c'est l'abonné de mon profil quoi. J'avais un nom et une adresse, ben je lui ai donné.
20thCenturyBoy — Oh le lourd.
Before-Sunrise — On dirait que ça vous emmerde, je me trompe ?

(SeigneurAo se rend à une grande bâtisse en plein cœur de Paris. Une gouvernante passe en chantonnant En apesanteur)

SeigneurAo — Connasse.
La bonne de Guitsby — C'est vous qui m'avez traitée de connasse ?
SeigneurAo — Mais non.
La bonne de Guitsby — Vous savez c'est pas très agréable.
SeigneurAo — Bonjour, je viens voir un certain monsieur Guitsby.
Le stagiaire Kazaam — Euh c'est qui là ?
SeigneurAo — Oh va te faire foutre.
Le stagiaire Kazaam — Vous dites que j'aille me faire foutre ? Euh Ok, j'y vais.
SeigneurAo — Tss, quel con !
Guitsby — Bonjour Monsieur, vous cherchez quelque chose ?
SeigneurAo — Oh ! Euh, vous devez sans doute être monsieur Guitsby ? J'ai une lettre à vous montrer.
Guitsby — Avant de me la montrer, je voudrais bien vous poser une question. À qui ai-je l'honneur ?
SeigneurAo — SeigneurAo, je suis le panda de Before-Sunrise.
Guitsby — Faites-moi voir votre papier, là... Vous faites une enquête sur Torpenn, le critiqueur le plus liké du monde ?
SeigneurAo — Oui ! Vous l'avez connu, vous, hein ? Mmh ?
Guitsby — Vous savez, Torpenn je l'ai connu au temps de la bourgogne. Il était encore vigneron. À l'époque, j'étais moi-même vigneron, je vivais avec Clément, un bon copain. Il y avait rien de sexuel entre nous. Je dis ça parce que je me suis souvent fait traiter de pédale, de salope... Et c'est facile de traiter les gens de pédés, tout ça parce que deux garçons vivent ensemble dans un château viticole et se baladent avec un panier en osier. Bref, un jour un facteur est arrivé à fond le tricycle avec une lettre.

(Flashback d'un souvenir avec un paysage de Bourgogne bucolique)

Le facteur — Eh, les pédés il y a une lettre pour vous ! Tenez. Bonne bourre !
Guitsby — Pauvre con, va !
SeigneurAo — (Voix off) Bon, il y avait quoi dans cette lettre ?
Guitsby — (Voix off) J'en sais rien. C'est pas moi qui l'ai lue, c'est Clément.
SeigneurAo — (Voix off) Bon ben racontez-moi des choses que vous savez, pas du rien !
Guitsby — (Voix off) OK, OK, du calme. Je sais pas ce qu'il y avait dans la lettre, mais après on est partis en scooter vers la ville de Torpenn.
Clément — Ah j'en ai marre. Ah je te jure, les voyages à scooter ça me fatigue.
Guitsby — Qu'est-ce que tu as ?
Clément — Oh j'ai que je commence à en avoir vraiment marre des voyages. Je rêve d'un bon bain dans un bon formule 1.
Clément — Ah je te jure. J'ai les melons.

(Le soir, dans l'Hippopotamus mitoyen au Formule 1)

Clément — Fallout. Fallout. Fallout. Fallout. Fallout.
Guitsby — Ben qu'est-ce qui te prend à dire « Fallout » comme ça ?
Clément — Ben c'est pour dire « Fallout ».
Guitsby — Ah, c'est pas banal, ça.
La serveuse — Chaud devant ! Et voilà, la spécialité de l'usine !
Clément — Parfait, ça a l'air super bon !
Guitsby — Bon, maintenant qu'on est là, tu vas peut-être me dire pourquoi on est venus ? Tu reçois une lettre mystérieuse, et on arrive en courant. J'aimerais bien savoir ce qu'il y avait dedans.
Clément — Ah, c'est une longue lettre épistolaire de mon ami Plug_In_Papa, qui m'appelle à la rescousse pour me demander de l'aide, pour Torpenn qui va mal.
Guitsby — Qu'est-ce que ça peut te foutre qu'il aille bien ou mal, ce barbu bougon ? De toute façon, j'ai jamais pu l'encadrer.

(Torpenn pénètre alors dans l'Hippopotamus)

Torpenn — Merci de m'appeler barbu bougon ! Ça fait toujours plaisir à entendre, surtout de la part de deux pédés. Vous savez ce que vous mangez, là ?
Guitsby — Non ?
Torpenn — C'est du steak fermenté roulé sous les aisselles. Ça a bon goût.
Clément — C'est très agréable, Monsieur, je vous remercie.
Torpenn — Et la sauce c'est de la glaire séchée.
Flagadoss — Tais-toi, tu fais chier. Tu vas finir par les dégoûter.
Torpenn — Mêle-toi de tes affaires, toi. Tu sais bien que madame Felipe, la patronne s'aspire la cellulite pour faire cuire les frites dedans.
Guitsby — C'est dégueulasse, merde !
Clément — Attends c'est censé être le critiqueur le plus classe, il va sans doute nous présenter ses excuses.
Torpenn — Tu sais tes excuses tu peux te les coller au cul, tout comme ton burger, sauf que le burger, ça sert à rien, le patron l'a déjà fait. Il a craché dessus.
Flagadoss — Ah non, pas craché. Le patron, il crache pas dans les plats.
Torpenn — Allons, mon doux Flagadoss, même dans les grands restaurants on crache dans les plats, alors dans cet Hippopotamus, je vois pas pourquoi ils se feraient chier. Allez, je vous laisse manger, bon appétit.
Guitsby — J'ai connu un critiqueur de droite une fois, il avait dix fois plus de classe.
Torpenn — Ah, encore une chose. Je vous conseille d'éviter la mousse au chocolat d'usine.

(Retour à l'image de la bâtisse de Guitsby)

SeigneurAo — Et qu'est-ce qui s'est passé après ? Respirez bien.
Guitsby — (Inspire longuement) Après, tout ce que je sais c'est que j'ai eu un accident. J'ai été blessé. Alors, je me suis réveillé amnésique et j'arrivais plus à me souvenir de rien.
SeigneurAo — Vous avez d'autres choses à me raconter ? Sur Torpenn ?
Guitsby — Je refuse de manger des frites. Mais par contre, je peux vous parler de madame Felipe. Elle s'est fait réinjecter toute la cellulite, elle. Et je sais de quoi je parle.
SeigneurAo — Et Torpenn, dans tout ça ?
Guitsby —Ben justement, une fois j'étais chez les accros au Meuporg...

(Flashback, des ordinateurs partout dans une immense cave)

Un joueur de Meuporg — Salut, Guitsby !
Un joueur de Meuporg — Heal.
Guitsby — Hello !
Les joueurs de meuporg — Heal, Guitsby ! Guitsby, heal !
Guitsby — Salut les accros, je suis content de vous voir entre deux raids. Comme je passais par ici, je pensais m'arrêter un peu, à moins que vous vouliez que je parte ?
Le chef de guilde — Tu peux rester. Pas de problème. Je suis même content que tu sois venu chez nous. J'aimerais bien que tu restes. On va boire de l'eau lyophilisée. Tu entends ? De l'eau lyophilisée ! C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'on va boire de l'eau lyophilisée ?
Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu dis rien, tu fais la tronche ou quoi ?
Guitsby — Tu me rappelles Torpenn, politiquement.
Le chef de guilde — Torpenn ? Qu'est-ce que j'ai à voir avec Torpenn ? Rien en fait ! Parce que si on réfléchit bien, moi je suis un vrai démocrate. Torpenn est un intégriste culturel de merde. Un intégriste culturel de merde !
Guitsby — C'est exact. Au temps pour moi.

(Retour à la demeure de Guitsby)

SeigneurAo — Oh, et qu'est-ce qui lui est arrivé, à ce chef de guilde ?
Guitsby — Après, il a joué à Minecraft. Mais aujourd'hui, il a fini de frimer avec ses reproductions du vaisseau Enterprise en cubes. On a retrouvé son avatar bouffé par une araignée zombie. Il en est mort.
SeigneurAo — Pfft ! Dites-moi, le numéro de votre ami Clément, c'est bien celui qui est noté là ?
Guitsby — Oui.
SeigneurAo — Je vais le donner à mes collègues. Faut qu'on l'interroge.

(20thCenturyBoy à son bureau répondant au téléphone)

20thCenturyBoy — Bonjour, vous êtes bien chez 20thCenturyBoy, je ne suis pas là, mais vous pouvez laisser un message après le bip sonore. Merci, au revoir.
Netsabes — Je viens de recevoir un coup de téléphone de SeigneurAo. Tiens, c'est le numéro de Clément.
20thCenturyBoy — Tiens regarde, ça c'est le numéro de Clément. Je l'ai trouvé aux archives. Le numéro qu'il t'a filé, SeigneurAo, c'est de la connerie. Il commence vraiment à me faire chier, SeigneurAo.
20thCenturyBoy — Allo, monsieur Clément ?
Clément — Absolument.
20thCenturyBoy — Bonjour. Je vous appelle parce que j'enquête sur Torpenn et j'aimerais beaucoup recueillir votre témoignage. (À Netsabes.) C'est bon !
Clément — Écoutez, n'y voyez aucune mauvaise volonté de ma part, mais je tiens à vous dire que je n'ai pas beaucoup de temps. Alors pour Torpenn, je veux bien faire un effort. Mais il faut pas me prendre pour la bonne poire.
20thCenturyBoy — Je vous remercie, vous êtes très gentil. Attention, j'ai bien dit gentil, j'ai pas dit homosexuel, hein. J'ai dit gentil parce que dans le témoignage de Guitsby il est noté que vous êtes parti dans la ville de Torpenn en ayant reçu juste une simple lettre. Qu'en est-il exactement ?
Clément — Absolument. Je pense que vous faites allusion à cette missive que nous reçûmes un jour, Guitsby et moi. Cela avait l'air urgent, à en croire la hâte du facteur. En effet l'expéditeur avait pris soin d'écrire au dos de l'enveloppe « presse le pas, facteur, car l'amitié n'attend pas ! ». La lettre provenait d'un ami, Plug_In_Papa, qui me demandait de lui venir en aide. Bref, en un mot comme en cent, nous nous mîmes en route promptement.

(Flashback de paysage de Bourgogne bucolique)

Clément — Oh, tu nous fatigues, qu'est-ce qu'il y a encore, tu n'arrêtes pas de te plaindre !
Guitsby — J'ai faim.
Clément — Écoute-moi bien Guitsby mon ami, plus que quelques kilomètres et nous serons dans un bon Formule 1. Quel trouble-black Eyed Peas !
Clément — Fallout. Fallout.

(Retour à l'image de 20thCenturyBoy)

20thCenturyBoy — Je vous interromps, excusez-moi, mais cet épisode nous a déjà été raconté par Guitsby. Peut-être pourriez-vous nous parler de ce qui vous est arrivé après ce repas dans l'Hippopotamus, hein ?
Clément — Absolument. Après déjeuner, il était temps que je me misse à l'ouvrage, j'allâme voir mon ami Plug_In_Papa.

(A l'image Clément pénètre dans une cave avec un drapeau de l'URSS accroché au mur en face. Assis à un bureau en face de son PC un homme est affalé)

Clément — Ooh ! Ben Plug_In_Papa, mon pauvre ami ! Ça n'a pas l'air d'aller bien fort. Oh, euh, pourquoi vous vous êtes mis dans cet état déplorable ? Vous qui écrivez de si belles critiques !
Clément
Plug_In_Papa — Ça va plus du tout. J'ai plus envie de écrire ni de jouer. J'ai plus envie d'écouter Origin of symmetry. Je suis limite nervous breakdown. Boah et puis merde, j'ai même plus envie de me faire des critiques John & John !
Clément — Vous allez pas me dire que c'est à cause de Torpenn, quand même ?
Plug_In_Papa — Torpenn ? Vous pouvez pas savoir. Il est devenu insupportable.
Clément — Mais c'est pas une raison pour plus vous laver les joues, vous êtes malade ou quoi ? Mais faut arrêter !
Plug_In_Papa — Ce que j'arrête, c'est les badges, vieux. Ça me fait plus marrer.
Clément — Oh mais dites-moi, vous savez que vous avez l'air pitoyable ? Parce que pour arrêter votre collec' de badges... Ça vous embête si je regarde votre badge ? (Saisis le badge) Loca... Loquace ? Connais pas. Parce que moi aussi je peux me vanter de ma collec', moi. Ça fait un moment que je l'ai, et c'est pas une collec' de pédé ! Sauf que celui-là je le connais pas. Loquace. Inconnu au bataillon
Plug_In_Papa — Loquace. Tu connais pas Loquace ? C'est une chanson de Kaneel, elle était number one.
Clément — C'est pas une raison pour vous laisser aller et ressembler à un troll.
Plug_In_Papa — Regarde mon profil, saloperie ! Regarde, je me suis niqué l'profil, moi, avec cette saloperie de collec' de badges à la con.
Clément — Bon, euh moi j'y vais. Merci pour les badges. Et vous inquiétez pas, euh, tout va s'arranger. Et comme on dit chez nous, "War. War never changes."
Plug_In_Papa — War. War never changes.

(Le soir, dan la chambre de Guitsby et Clément au Formule 1)

Guitsby — Ça commence à être pesant cette histoire de pédés. Tout le monde s'acharne sur nous alors qu'on n'est même pas pédés.
Clément — Ben oui, je sais. T'inquiète pas, je vais aller le voir dès demain, Torpenn.
Guitsby — Allez, bonne nuit !
Clément — Ouais.
Guitsby — Dors bien.

(Le lendemain, dans la cave de la propriété viticole employant Torpenn)

Clément — Torpenn, il faut que je vous parle.
Clément — Je sais bien que sous prétexte que j'adore les Black eyed Peas, les gens me prennent souvent pour un casual gamer. Soit, j'en prends mon parti. N'empêche, je crois qu'on a à parler. Visiblement, vous n'allez pas bien. Laissez-moi vous aider.
Torpenn — Casse-toi, Clément.
Clément — Oh ça, mais vous refusez le dialogue ?
Torpenn — Exactement, je veux pas qu'on parle. Je veux que tu quittes la Bourgogne. Tu as intérêt à te casser avant neuf heures.
Clément — Mais Torpenn, rassurez-moi... Vous seriez pas un peu en train de me prendre pour un boule orange à lunettes des fois ?
Torpenn — Si, complètement, même.
Clément — Ah.
Torpenn — Et casse-toi, maintenant.
Clément — Torpenn, vous me décevez. Je m'attendais à plus d'ouverture d'esprit de votre part.
Torpenn — Tu parles.
Clément — Je vous aiderai, malgré vous.

(Clément est au bureau, un peu avant d'enregistrer "Silence on joue")

La première assistante — Rester en ville malgré les menaces de ce barbu de Torpenn, je trouve ça drôlement courageux de la part d'un pédé comme vous.
Clément — Eh, bon, c'est fini, oui ? Ça, c'est une rumeur. J'ai jamais été homosexuel, et encore moins casual gamer.
La deuxième assistante — C'est fou que vous ayez tant de complexes.
La troisième assistante — Allez, dites-le que vous êtes pédé !
La quatrième assistante — Avouez, vous êtes en train de choper la honte.
Clément — Et quand bien même je serais homo, je vois pas ce que ça change.
La troisième assistante — En string vous devez être bonne.
Torpenn — (Dehors) Sois prêt. C'est bientôt l'heure. Whisky ?
Clément — Bon, très bien, je vais tout vous dire puisque...
(Torpenn tire un coup de feu.)
Clément — Oh ! Il est neuf heures !
La cinquième assistante — Neuf heures !
Clément — Il est déjà neuf heures, là ?
Torpenn — Sur mon front il y a pas marqué radio-réveil.
Clément — À part ça, vous avez la classe !
Torpenn — Tu vas voir la classe. Philistin ! Érotique !

(Au loin mais pas suffisamment pour ne pas prendre une balle perdue, Guitsby, commente, plein de nostalgie)

Guitsby — Où ça nous mène, la folie des hommes. On court tout droit à notre perte.

(Torpenn de retour à l'image (après tout c'est lui la star de cette critrique))

Paul_Labrador — Hé patron, j'ai trouvé de la dynamite.
Torpenn — Ça me donne une idée.
Clément — Eh, les minables ! Il y a pas que moi qui suis pédé, il y en a un autre et il s'appelle Torpenn !
Torpenn — C'est ça, cause, cause. Moule à gaufre !
Clément — Et toi, listeur fou, casse-toi !
Paul_Labrador — Ça il va le payer !
Torpenn — Ouais.

(Retour à l'image de Netsabes interviewant Clément par téléphone)

Netsabes — Il devait être nerveux, le Torpenn, pour s'énerver comme ça.
Clément — Vous voulez que je vous raconte la fin de l'histoire ?
20thCenturyBoy — Oui s'il vous plaît, Monsieur. J'imagine que vous avez dû appeler la police. Vous étiez dans votre droit après tout.
Clément — Pas du tout, nous avons réglé cette histoire entre critiqueurs.
20thCenturyBoy — Ah bon ?
Clément — Absolument. Voyez-vous, Guitsby fut gravement blessé. Torpenn est venu s'excuser immédiatement.
20thCenturyBoy — Torpenn, s'excuser, immédiatement ?
Clément — Absolument.
20thCenturyBoy — Quelle classe !
Clément — Absolument.

(A l'image, Torpenn l'air contrit, est au chevet de Guitsby)

Torpenn — Guitsby. J'ai su que tu étais blessé. Je suis venu m'excuser.
Guitsby — Il fallait y penser avant, au lieu de venir pleurer dans ma chambre.
Torpenn — Ouais, c'est vrai, c'est minable. C'est tout moi, ça. Mais j'espérais tout de même te faire... plaisir.
Guitsby — Mon plus grand plaisir serait que tu te calmes, listeur amer.
Torpenn — Eh oui. Je liste bougon.

(Gros plan sur Netsabe et 20thCenturyboy)

20thCenturyBoy — Ah ben donc si je résume, Torpenn n'a eu à vous faire qu'un mea culpa. Dites, vous êtes drôlement gentil, vous.
Clément — Arrêtez de dire ça. Je suis pas gentil, c'est pas vrai. Quand je m'énerve, je me mets dans des états dingues. Une carré rouge à lentilles ! Je suis méconnaissable.
20thCenturyBoy — OK, excusez-moi. Je peux vous poser une dernière question ?
Clément — Absolument.
20thCenturyBoy — Voilà, euh, à quoi vous pensez si je vous dis « La vie est belle » ?
Clément — Au revoir.
(Clément raccroche.)

(A la cantine de la rédaction)

Netsabes — Pourquoi tu as choisi de faire ce boulot-là, toi ?
20thCenturyBoy — Ben si je fais journaliste c'est évidemment pour être célèbre. Moi je veux être connu, Badges niv5 all the way ! Tu sais pourquoi ? Pour niquer les gonzesses. Quand tu as tous les badges niv5, tu niques plein de gonzesses. Et puis aussi tu bouffes des trucs bien meilleurs qu'ici.
Netsabes — Et moi pour les gonzesses je suis super d'accord avec toi. Mais pour la bouffe je vois pas ce que tu veux dire. Tu aurais envie de manger quoi exactement ?
20thCenturyBoy — Ben je sais pas, par exemple un Kébab
Netsabes — Un yébabe.
20thCenturyBoy — Quoi ?
Netsabes — On dit « un yébabe».
20thCenturyBoy — Tu es sûr ?
20thCenturyBoy — Ça fait bizarre, « yébabe ».
Netsabes — Bon, on va où, là ?
20thCenturyBoy — Ben on va voir Plug_In_Papa, le mec qui a écrit la lettre à Clément. En voiture !
Netsabes — Je sais pas toi, mais moi le mystère s'épaissit.

(Chez Plug_in_Papa, des portrait du Camarade Superman accrochés au mur. L'hymne de l'URSS en fond)

Plug_In_Papa — Messieurs, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue. D'ailleurs, il faut pas rester debout, asseyez-vous, mettez-vous à l'aise.
Netsabes — Merci Monsieur, c'est très gentil.
20thCenturyBoy — C'est une leçon de savoir-vivre.
Plug_In_Papa — C'est naturel. Mais dites-moi plutôt ce que je peux faire.
20thCenturyBoy — Oui alors voilà. Nous sommes journalistes et nous voudrions savoir où vous avez connu...
Netsabes — Torpenn.
20thCenturyBoy — Euh, ah oui. Torpenn.
Plug_In_Papa — Où j'ai connu Torpenn ? C'est une excellente question. À la boucle.
Prodigy — La boucle ? Quelle boucle ?
Plug_In_Papa — Ah la boucle ta gueule toi, ducon, espèce de crétin. Qu'est-ce que tu veux, nous prendre la tête, là ? Pauvre con. Oui je l'ai connu à La Boucle, un château Bourguignon. On était des vignerons. On vivait à La Boucle, notre employeur, ça a rien d'étonnant.
Prodigy — Merci, c'est très agréable. Non mais c'est vrai, je me fais engueuler devant des critiqueurs qu'on connaît même pas. C'est classe, bravo.
20thCenturyBoy — Oh ça va, on vous fait pas chier, là ? Non c'est sûr. Non mais je rêve. Dites-moi, vous avez envoyé une lettre à Clément il me semble. C'était quoi, cette lettre ?
Plug_In_Papa — Eh bien, cette lettre, c'est vraiment très simple. J'avais un problème avec Torpenn. J'ai écrit à mon vieil ami Clément. Mais si vous le voulez bien, je vais tout vous raconter depuis le début. Vous savez, j'arrivais de Maison Lafitte. À l'époque j'étais supporter du PSG.

(Paysage de Bourgogne bucolique. Un coup de feu retentit)

Plug_In_Papa — OK, j'arrive ! Arrête de tirer sur oim.
kwyxz — Mouais. Viens ici. Qu'est-ce que tu fous avec la manette en l'air ? Je t'ai dit de les lever ? Baisse ta manette, c'est moi qui la lève.
Plug_In_Papa — Ah non, c'est à moi de la lever.
kwyxz — Non, c'est à moi de la lever. C'est moi qui décide. Et puis d'ailleurs, arrête de faire tout comme moi. Baisse les bras et prends ton casque, au lieu d'être là à me copier.
Plug_In_Papa — Mon casque? Avec plaisir.
kwyxz — Tout compte fait, je préfère garder ma manette baissée. Désolé. Et je vais partir avec mon tricycle, vieux.
Plug_In_Papa — Il y a pas de problème, comme tu veux. Je vais juste le graisser pour toi.
kwyxz — Non, j'ai changé d'avis. Tu prends le tricycle et tu te casses.
Plug_In_Papa — OK.
kwyxz — Putain je me suis mal démerdé ! Pourtant, j'ai pas fait une concession !

(Image d'un bar genre Blade Runner)

Plug_In_Papa — (Voix off.) Le temps a passé... Je pensais ne plus jamais revoir ce type, mais un an après, nos chemins se sont croisés une nouvelle fois. Je fréquentais alors un bar que le patron, un certain Kalian, avait intelligemment baptisé le Replicant's.
Plug_In_Papa — Mais je te reconnais, toi, je t'ai déjà vu quelque part. Je suis sûr que je te reconnais.
kwyxz — Désolé, mais c'est moi qui te reconnais. Je t'ai vu le premier. Toi tu m'as vu en deuxième, vu ?
Plug_In_Papa — Ben je t'ai vu le deuxième alors, voilà.
kwyxz — Perdu ! C'est aussi moi qui t'ai vu le deuxième.
Plug_In_Papa — Oh dis donc, tu es super fort.
kwyxz — Mais je suis pas super fort, je suis mieux que ça même, je suis surpuissant. J'ai un blog et tout.
Plug_In_Papa — Bon, ben lui il va me prendre la tête.
kwyxz — Ça fait plusieurs fois que je te croise. Tu es toujours sur mon chemin, tu veux quoi ?
Plug_In_Papa — Mais c'est peut-être toi qui es sur mon chemin, pas moi.
kwyxz — C'est pas mal, ça, le badge loquace sur ton profil.
Plug_In_Papa — C'est la classe.
kwyxz — Mais au fait, toi d'où tu viens ?
Plug_In_Papa — Moi, je suis de Gamekult
kwyxz — Tu es de Gamekult, toi ?
Plug_In_Papa — Oh oui je suis de Gamekult. Et si tu veux tout savoir, je suis même de Gamekult après son rachat.
kwyxz — Gamekult après son rachat ? Je préfère les sites sans pub non orientés, tu sais. À mon avis, les sites avec de la pub orientés c'est bizarre. Moi j'aime pas les gens bizarres.
Plug_In_Papa — Oh merde. Je peux pas encadrer les moralistes rigoristes. Mais laisse tomber.
kwyxz — Précise ta pensée ?
Plug_In_Papa — Pour être tout à fait exact...
kwyxz — Oui ?
Plug_In_Papa — Je pense que tu es un ouf, toi. Un ouf malade.
kwyxz — Mmh.
Plug_In_Papa — En plus, c'est du racisme.
kwyxz — Ça c'est ton opinion personnelle, que je suis raciste. Si tu veux mon avis, s'il y a un raciste ici, c'est oit.
Plug_In_Papa — De toute façon, ça sert à rien de discuter avec toi, tu as toujours raison.
kwyxz — Si, ça sert de discuter. C'est toi qui as toujours raison.

(Plus tard, au même bar, Clément déboule l'air furieux)

Clément — Qu'est-ce que j'apprends, kwyxz ? Espèce de moraliste rigoriste. Il paraît que tu as des propos intolérables, où il y a pas de tolérance ? Tu sais donc pas que c'est pas bien, d'être contre les sites revendus ? Que c'est mal ? Qu'on ne doit pas faire de discrimination raciale contre les sites revendus, c'est mal. Juger les sites web sur leurs nouveaux actionnaires, c'est mal. Sur leur liens sponsorisés c'est mal, sur leurs recommandations à aller voir Priest au cinéma, c'est mal.
kwyxz — OK, puisque je vois qu'on peut pas discuter, on va faire un duel.
Clément — Enculé de ton blog !
(Echanges de coups de feu.)
kwyxz — J'adore les duels inoffensifs. Et maintenant, casse-toi. La prochaine fois, je m'occuperai de toi avec de vrais tweets et ça chauffera pour ton cul. Sale Boule orange à lunettes !
Clément — Oh, je suis même pas une Boule orange à lunettes. Je suis Boule orange à lunettes à pattes.
kwyxz — Non, tu es Boule orange à lunettes. Moi, je suis Boule orange à lunettes à pattes !

(Retour à la demeure de Plug_In_Papa)

Plug_In_Papa — Et voilà, c'est pour ça que je l'ai appelé mon vieil ami Clément. Je veux pas dire, mais c'est un mec qui a vraiment plein de qualités.
Netsabes — Ouais, moi je me demande quand même s'il était pas un peu con.
20thCenturyBoy — Parlez-nous du contenu de cette lettre.
Netsabes — Euh oui s'il vous plaît. À moins que ça soit privé et que vous ayez des principes.
Plug_In_Papa — Mais c'est privé, et j'ai des principes. Mais comme vous m'êtes sympathiques, je vais vous raconter ce qu'il y avait dans la lettre.
20thCenturyBoy — Merci, c'est gentil à vous.
Plug_In_Papa — Il y a pas de mal, vous m'êtes sympathiques. C'était un soir. J'avais le spleen, le blues.

(Encore un flashback, décidément, Orson avait raison. Plug_In_Papa, rédigeant une lettre sur Ipad, ce qui est peu pratique)

Plug_In_Papa — Mon cher Clément, je vous écris parce que j'ai besoin de vous.
Plug_In_Papa — C'est Torpenn qui a besoin d'aide. Il ne supporte plus la vie en Bourgogne, pas de cinémathèque, pas de flasque de whisky autorisée au Darcy, pas de rééditions de Pierre Louys, pas de Bob & Bobette en librairie... Bref, il supporte mal de ne pas avoir une vie moderne. Ça le rend irritable. Hier...

(Flashback dans le flashback ! Torpenn dans la vigne)

Un apprenti vigneron — Bonsoir Torpenn, j'aimerais beaucoup vous parler.
(Torpenn lui met un gros pain dans la face.)
Torpenn — Si tu veux me parler, envoie-moi un... lien url !

(Retour au premier flashback)

Plug_In_Papa — Un lien url, non mais des fois. Faut vraiment qu'il aille mal. Et en plus avant c'était pas comme ça. Avec Torpenn, je me souviens, on passait des après-midi entières à rester dans notre chambre à se chamailler gentiment, à se raconter des souvenirs...

(Flashback dans le flashback du flashback ! Attention ça va finir à la Inception à ce rythme là... Torpenn et Plug_In_Papa, chacun dans son propre lit)

Torpenn — Tu veux que je te raconte un souvenir ?
Plug_In_Papa — Un souvenir ? Oh oui.
Torpenn — Laisse tomber, tu te fous de ma gueule ?
Plug_In_Papa — Oh non je me fous pas de votre gueule, jamais de la vie.
Torpenn — Eh bien, je vais te raconter l'histoire de ce malade qui s'est pointé un soir dans ma chambre d'hôtel. Un putain d'énergumène.

(Flashback dans le flashback du flashback du flashback ...)

Torpenn — Bonsoir. Qu'est-ce que vous faites dans ma chambre ? Vous avez un truc à me demander ?
Type en bure de moine — Quel PNJ de Fallout 1 ayant survécu, apparaît dans la suite, même si ladite personne doit être très âgée ?
Torpenn — Ça veut dire quoi ces conneries ?
Type en bure de moine — Combien de niveaux de l'aptitude "Dos Résistant" cette personne possède-t-elle ?
Torpenn — Moi ce que je vois, c'est que dans deux secondes je vais te botter le cul.
Putain d'énergumène — Combien de poids peut porter une personne ayant six en force, si elle a l'aptitude "Dos Résistant" ?
Torpenn — C'est quoi ça ?
Type en bure de moine — Quel est le minimum requis pour avoir la compétence "Poches" ?

(Retour dans le flashback de la chambre de Torpenn et Plug_In_Papa)

Torpenn — Et voilà, c'était mon souvenir. En tout cas s'il cherchait pour du trouble, il est venu à la bonne place.

(Retour dans le flashback où Plug_In_Papa galère à rédiger sa lettre sur Ipad)

Plug_In_Papa — Voilà. Malheureusement aujourd'hui c'est bien fini. Torpenn n'est plus le même homme. C'est pourquoi vous devez venir, mon cher Clément.

(Retour au temps présent dans la demeure de Plug_In_Papa)

Plug_In_Papa — Et voilà, je pense que maintenant vous voyez mieux le type de problème que j'avais avec Torpenn et pourquoi j'ai écrit cette lettre.

(Retour à l'image de NetSabes et 20thCenturyBoy à la rédaction)

Netsabes — J'ai un de ces mals de bide, moi. Ça c'est le hamburger, ça. J'arrive pas à le digérer. Tu avais raison, on aurait dû prendre un wébabe.
20thCenturyBoy — Moi je suis sûr qu'on dit « kébab ». Enfin bon...
Netsabes — M'emmerde pas avec tes histoires, je te dis que j'ai mal au bide, j'ai la méga chiasse, putain, la méga chiasse !
20thCenturyBoy — Ben excuse-moi !
Netsabes — Excuse-moi, mal au bide, tu sais ce que c'est ? Faut que j'aille chier, bordel de... faut que j'aille chier, faut que j'aille chier rapidos !

(20thCenturyBoy pénètre dans son bureau et découvre SeigneurAo lisant "Le conte du Graal")

20thCenturyBoy — Alors une, tu poses mon bouquin que je fais semblant de lire pour épater mes abonnés tout de suite. Merci. Et deux, on pourrait savoir ce que tu fais dans mon bureau, s'il te plaît ?
SeigneurAo — Rien. À part que je viens d'avoir une information qui mérite la une. La mort de Torpenn n'était pas accidentelle, il s'est fait assassiner.
20thCenturyBoy — Et on peut savoir comment tu sais ça ?
SeigneurAo — Ah ben c'est très simple, j'ai eu le tuyau par un dénommé Kenshin.
20thCenturyBoy — Ah ben merde alors, Kenshin ? Mais c'est incroyable, ça.
SeigneurAo — Moi maintenant de toute façon j'ai fait avancer l'enquête.
20thCenturyBoy — Et on peut savoir, euh, ça veut dire quoi ça ?
SeigneurAo — Mmh... rien. À part que toi et ton copain Netsabes vous êtes un peu à la rue.
20thCenturyBoy — Eh mais t'es un minable ! Et tu te crois le meilleur critiqueur du monde ? Mais c'est incroyable, ça.
SeigneurAo — « Meilleur critiqueur du monde, incroyable ça ! »
20thCenturyBoy — Bon maintenant tu arrêtes ! Parce que je te ferais dire que pendant qu'on parle, Netsabes il a la méga chiasse. Alors un peu de dignité, s'il te plaît ! Ah, et puis je voulais te dire un truc à propos de Kenshin. C'est mon indicateur ! Alors, touche à ton cul.
Elie Semoun — Excusez-moi, Messieurs. Euh, Netsabes il fait du boucan dans les waters.
Netsabes — Wow. 20thCenturyBoy ! Tu vas pas me croire. J'ai plus mal au bide. Je suis guéri. Par contre, on ne peut plus rentrer dans les chiottes, il y en a partout.
20thCenturyBoy — Merde, allez ! (Ils courent vers l'ascenseur.) Patron ! Patron ! On a un problème, faut qu'on vous parle.
Dimitricycle — Du dossier Torpenn ?
20thCenturyBoy — Non, des chiottes. Netsabes les a bouchées.
Netsabes — Ce n'est pas de ma faute, patron. J'étais malade.
Dimitricycle — Ça doit être les burgers.

ENTRACTE : Votre profil n'a pas besoin de manger et boire pour vivre mais vous si ! Nous ne tenons pas à vous perdre !

(20thCenturyBoy & Netsabes, chacun à leur bureau)

20thCenturyBoy — Allô, Netsabes ? C'est 20thCenturyBoy. Alors, écoute bien ce que je vais te dire. Tu vas aller interroger un certain Hypérion.
Netsabes — Mmh... Noter... Dire... Interroger. Hypérion.

(Arrivant au lieu de travail de Hypérion)

Netsabes — Ah, un restaurant de la terre de Fangh ! C'est pas vrai.
Netsabes — (Pénétrant dans l'antre) Gloubi.
Hypérion — Mais tu parles gnome des forets du nord unijambiste ?
Netsabes — Gloubi.
Hypérion — Et tu crois que tu m'impressionnes ? Moi je sais dire « Est-ce que je peux manger les jambes de l'ermite » en Ogre : «Muh Mhhh». Est-ce que tu aimerais te bâfrer un saucissard et du pinard ?
Netsabes — Non, merci, je... je suis un peu ballonné. Je suis pas... je suis pas trop bien.
Hypérion — Mmpf.
Netsabes — Je suis désolé, hein. Il y a pas d'offense ? Par contre, la prochaine fois, avec plaisir. Un saucissard et du pinard, d'habitude, je suis partant. Mais là, je... je fais un régime, à base de... à base de yébabes.
Hypérion — Excuse-moi, à base ?
Netsabes — À base de yébabes. C'est des genres de sandwichs.
Hypérion — Eh, non mais pour qui tu me prends, je rêve ! Le turc en bas de chez moi, il vendait quatre choses : des tomates, de la salade, des oignons et du yébabe. Alors toi, mec, avec tes régimes à la con, tu me fais bien marrer. Tu as devant toi le spécialiste du yébabe. Le spécialiste de la sauce blanche, à la force du poignet. À vingt-trois ans j'ai gagné le concours du meilleur cuisinier turc en leur préparant une... Une choucroute.
Netsabes — Une choucroute ? Tu pipeautes pas un peu, toi ?
Hypérion — Jamais je pipeaute.
Netsabes — Eh bien puisque c'est ça, parle-moi de Torpenn.
Hypérion — Torpenn c'était loin d'être un pérave. Jamais il se serait vanté comme je viens de le faire sur la cuisine. Humainement, il engrangeait les likes. Moi je préfèrerais avoir sa classe plutôt qu'avoir la mienne. Moi je suis un peu just.
Netsabes — Vous l'aimiez bien.
Hypérion — Ouais. Ah, laissez-moi.

(SeigneurAo dans une cave de dégustation à Beaunes)

SeigneurAo — Alors les bouseux, qui va me parler de Torpenn ? Qui c'est qui va tout dire à SeigneurAo ? Bon, toi tu dis rien, c'est normal tu es un tonneau, tu as qu'à te taire. Ah, voilà enfin quelqu'un qui va peut-être me dire quelque chose ! OK, tu veux pas me parler, mmh ? Tu veux que je fasse parler la poudre ?

(Le tonneau envoie des images de partouze dans le raisin écrasé, Torpenn au milieu, à l'époque barbe naissante, enivré des vapeurs d'alcool)

SeigneurAo — À mon avis, tu me prends pour un con. Tu m'as l'air bien jeune pour avoir connu cette époque. Un tonneau comme toi, ça sent le vinaigre ton histoire. Le vinaigre !

(Netsabes dans une belle demeure du Ier arrondissement de Paris)

Netsabes — Écoutez, on me l'a dit, que vous étiez fiancée à Torpenn.
Socinien — Ça, c'est ce qu'il voulait faire croire. Et... il y est arrivé.
Netsabes — Vous êtes en train de me dire qu'il a menti ? Vous le traitez de menteur ?
Socinien — Oh oui ! Un menteur hors pair, et avec bien d'autres défauts que celui-là. Vous savez, il était amoureux de moi. Mais vous ne pouvez pas savoir ce qu'il était lourd, et collant. Bien sûr aujourd'hui, j'ai des regrets. Avec le recul je me dis que j'aurais peut-être dû agir autrement, mais c'était impossible. Parce qu'il y avait aucune femme qui aurait voulu de lui à cette époque-là. Il était trop balourd, trop pataud, il voulait pas me lâcher mes listes.

(Flashback, Socinien commençant une liste, Torpenn commente alors qu'une seule œuvre est présente)

Torpenn — Madame. Je voulais vous dire, je like votre liste.
Socinien — Ben ça on va le savoir, vous arrêtez pas de me le répéter. Vous savez bien que je ne vous like pas, Torpenn.
Torpenn — Oui, je sais bien.
Socinien — Mais alors, qu'est-ce que vous voulez ?
Torpenn — J'aime vos listes. Vos tops.
Socinien — Les bras m'en tombent.
Torpenn — Vous me trouvez pas désirable ?
Socinien — C'est pas ça, Torpenn. C'est pas que vous êtes pas désirable. Mais avec les femmes, vous manquez de tact. En gros.
Torpenn — Dites donc, vos miniatures de listes, ce ne sont pas des Tintins.
Socinien — Et alors, je suis pas votre disciple !
Torpenn — Ben, n'empêche qu'une fois que les choses bblblblbl
Socinien — Torpenn ! Je vous ai déjà dit de ne pas faire d'onomatopées dans les commentaires, c'est mauvais pour les lecteurs.
Torpenn — Burp ! Excusez-moi Madame.

(Retour dans la demeure de Socinien)

Socinien — Moi je pense qu'il avait pas plus de classe que de beurre au cul. J'ai jamais compris comment il a eu autant de likes. Pourtant, j'aimerais pas que l'homme qui l'a tué vous échappe.
Netsabes — Eh, oh, ça va, hein. Il y a pas le feu, on n'est pas aux pièces.

(Pas loin de Lyon, une fille aux yeux pornographiques danse la tektonik près d'une piscine)

Maframboise — Ah ah ah ah... Mais c'est le sympathique SeigneurAo que voilà. Il a remis son ancien avatar ?
SeigneurAo — Est-ce que vous voulez être ma femme, et après on boira un café ?
Maframboise — Ça peut marcher. En y réfléchissant bien, je pense que notre histoire n'a pas une chance sur cent de marcher. On divorce ?
SeigneurAo — Mmh, mmh, mmh, mmh.
Maframboise — J'imagine que j'aurai pas de pension, radin !
LeYéti — Monsieur, vous savez parler avec l'accent klingon ?
SeigneurAo — Ben évidemment. Il y a qu'à demander. Mais dites-moi, Torpenn, vous pouvez m'en parler ?
LeYéti— Monsieur SeigneurAo...
SeigneurAo — Comment vous connaissez mon nom ?
LeYéti — J'ai lu le début de la critrique. Vous savez parler comme ça en faisant une tête de Robert de Niro qui imite le chameau ? Ça a l'air facile, hein ? En fait, c'est pas évident.
SeigneurAo — Parlez-moi de Torpenn au lieu de jouer.
LeYéti — Mais vous pensez qu'à travailler ! Je parie que vous êtes même pas capable de parler comme ça.
SeigneurAo — Mouais, ça c'est vrai.
LeYéti — Ben faut apprendre, faut pas rester comme ça !
SeigneurAo — On vit très bien sans savoir.
Mr_Mechant — Salut, ça va ?
LeYéti — Écoute Mr_Méchant, j'ai un truc à te proposer, vachement bien, super balaise.
LeYéti — On serait tous les deux complètement irresponsables, payés par la WarnerBros avec une caméra.
Mr_Mechant — Une caméra?
LeYéti — Une super caméra qu'on a intelligemment appelé Supercaméra3Ddelamomortquituelol.
Mr_Mechant — Ouais. Vendu.

(Débutage du tournage de DragonBall Evolution 2)

Les critiques — Oh les cons !

(Inexpliquablement, SeigneurAo dans un meeting politique)

Une suédoise — Que je vous parle de Torpenn ?
SeigneurAo — S'il vous plaît, oui.
Une suédoise — Ce que je peux raconter c'est que moi je l'ai jamais rencontré, Torpenn. Je sais que c'était l'homme le plus liké sur SensCritique du monde, mais c'est tout. Moi, je suis une femme qui a fait beaucoup pour l'écologie. Je vous assure, c'est vrai, hein. Tiens, si je vous disais qu'il y a rien que j'adorais plus que les longues chevauchées solitaires dans les grands espaces vierges. La communion intime avec la nature, l'extase des sens, un sentiment grisant de liberté, l'osmose, quoi.
SeigneurAo — Dites-moi, à propos de Torpenn, quelqu'un aurait eu intérêt à vouloir sa mort ? Vous lui connaissiez un ennemi, ou même un rival ?
Une suédoise — Oui, j'ai entendu parler d'un type, un dénommé Jackal. Il avait un ami manchot.

(flashback, Jackal, un manchot et Torpenn)

Jackal — Torpenn !
Le manchot — J'ai peut-être qu'un bras, mais... je suis pas manchot !
Torpenn — Mais naturellement.
Jackal — En puissance intellectuelle, on va voir ce que tu vaux.
Torpenn — Mais... avec plaisir.
Jackal — Très bien. C'est une devinette. La première possède deux jambes qui pointent vers le ciel et deux jambes posées sur le sol, le tout réuni par une jambe transversale. La deuxième a une jambe qui en fait deux en regardant les soleils. La jambe de la troisième fixe deux fois les nuages et trois fois la terre. Et le tout tient dans un phylactère. Qu'est-ce que c'est ?
L'ami de Torpenn — Hum...
Jackal — Bravo, il la connaissait !
Torpenn — Au revoir, Messieurs-Dames. C'est ça, la puissance intellectuelle. Doctorat + 2, les enfants.
Jackal — Oh, ça sent la pluie, ça. On va rentrer, et on va s'inventer une petite charade. Et là, il sera bien feinté.

(Retour au meeting)

Une suédoise — J'espère que ce témoignage va vous faire progresser. Tous les moyens sont bons pour arrêter le meurtrier.

(Un des videurs du meeting aggripe SeigneurAo qui s'en allait sans remercier la suédoise)

Videur — Écoute-moi bien, le Panda. L'affaire Torpenn, c'est pas une affaire pour toi, et mon patron n'aime pas trop les fouineurs. Alors, je vais te dire une chose. Il y a de la boue qu'il vaut mieux pas la remuer !

(Dans le salon de HIMYM-LOST, un témoin que 20thCenturyBoy a déniché)

HIMYM-LOST — Purée ! Ah, ah, ça, j'aime ! Ah ah ah, vous arrivez, vous êtes même pas chez vous, vous vous pointez avec trois quarts d'heure de retard, pas bonjour, pas merci, vous filez tout droit au frigo, vous prenez la dernière bière... Ah ah, vous, vous êtes un sacré sans-gêne !
20thCenturyBoy — Merci. Oh, arrêtez, vous me gênez, je vais rougir. En réalité, j'aimerais que que vous me parliez de votre papa. Raisin_Ver, c'est possible ?
HIMYM-LOST — Bien sûr, c'est possible. Je vais vous raconter une histoire pas banale. Une fois, je devais rejoindre mon père Raisin_ver dans une adaptation cinématographique de Tintin où il travaillait avec des joueurs de Meuporg.

(Sur le tournage de Tintin et le Secret de la Licorne)

Steven Spielberg — Vive le mélange d'albums en 3D ! Il paraît qu'on a repéré des tintinophiles partouzeurs de droite dans les parages.
Raisin_ver — Comment peux-tu croire des conneries pareilles ?
HIMYM-LOST — (Voix off.) Juste avant d'arriver sur le lieu du tournage, je m'étais arrêté quelques instants pour graisser les essieux de ma voiture de golf.
HIMYM-LOST — Oh, oh, oh.
Steven Spielberg — Regarde (Au loin des tintinophiles partouzeurs de droite chargent armés d'alums dédicacés et de figurines hors de prix) ! HIMYM-LOST, n'y va pas, reste ici !
Raisin_ver — Je reviens, je dois y aller !
HIMYM-LOST — (Charge) Aye, aye !

(Les tintinophiles sont soufflés par une explosion numérique 3D Dolby Surround DTS et leurs restes se répandent dans l'atmosphère)

Les joueurs de meuporg — Ouais !
Torpenn — Eh ben, on les a bien eu.
HIMYM-LOST — Je déteste les tintinophiles partouzeurs de droite, bordel ! C'est de la merde. Mélanger comme ça partouze et politique... C'est mieux de faire les choses dans l'ordre !
Torpenn — Va te faire branler, vendu.
HIMYM-LOST — (voix off) Voilà, et mon père, vous allez me demander où il était pendant que nous on se battait ? Nan ?
20thCenturyBoy — (voix off) Dites-moi, votre père, où il était pendant que vous vous battiez ?
HIMYM-LOST — (A l'image Raisin_ver relit Tintin au Congo) (voix off) Ah ah ah ah, Raisin_ver ? Mais il a fait comme à chaque fois qu'il y avait du grabuge ! Raisin_ver ? Ah ah ah ah ! Aujourd'hui il est mort. Dieu ait son âme. Oh, je peux pas dire de mal mais pendant que nous on risquait notre vie contre les tintinophiles partouzeurs de droite lui, comme à son habitude, il allait se relire ses tintins des années 50. Personne n'a jamais su pourquoi ceux des années 50, d'ailleurs.
Raisin_ver — Ça tue des animaux, ça tue des animaux ! Avec de la dynamite !

(Netsabes, s'adressant à une dame dans son salon)

Netsabes — S'il vous plaît, je peux vous parler, Madame ?
Palouka — Appelez-moi Palouka. Mon mari est absent. Vous voulez voir mes fesses ? Et ensuite, je vous roulerai une pelle ?
Netsabes — Merci Madame, ce serait avec plaisir, mais d'abord je dois vous questionner.
Palouka — Comme vous voudrez. Mais après, il faudra être mignon avec moi. (Netsabes acquiesce) C'est bien. Je sais pourquoi vous êtes là. Vous cherchez quelqu'un qui aurait pu en vouloir à Torpenn, c'est ça ? Torpenn... Je faisais l'amour avec lui depuis le samedi après-midi jusqu'au vendredi soir. À ce moment-là, c'était un bon compagnon.

(Flashback, Torpenn, Palouka, et un homme dans l'ombre à la cinématèque)

Torpenn — Tu voulais me voir, chérie ?
Palouka — Oui, je voulais te voir. Je voulais absolument que tu sois là, je tenais à te présenter mon ex.
Torpenn — Oh, tu es lourde.
Palouka — J'ai très bien entendu.
Torpenn — Bon, excuse-moi.
Palouka — T'avise pas de recommencer. Adobati, je te présente Torpenn, le critiqueur le plus liké du monde. Torpenn, je te présente Adobati, mon ex.
Adobati — C'est lui, Torpenn ? Eh bien bravo. Permets-moi de te demander ce que tu fais avec un mec pareil.
Torpenn — Blablabla, j'ai les bonbons qui collent au papier.
Palouka — Mon cher Adobati, je vais te dire pourquoi je suis avec Torpenn. J'aime les hommes qui ont de la classe.
Torpenn — J'ai envie d'aller aux gogues.
Palouka — Encore que parfois, il arrive que les apparences soient trompeuses.
Adobati — Pauvre Palouka. Ton mec, je vais lui massacrer la tête. Mais pas tout de suite, non, pas maintenant. Quand il s'y attendra pas. Et je prendrai sa place !
Palouka — Pas très très courageux.
Adobati — J'en ai rien à foutre, d'être courageux. Ce que je sais, c'est qu'il va payer.Que ce soit demain, ou même dans vingt ans, il va mourir. Et il mourra pas de sa belle mort, crois-moi.
Torpenn — Tu préfères pas qu'on fasse la paix, plutôt ?
Palouka — C'est tout ce que tu as à dire ? Fais quelque chose !
Torpenn — Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
Palouka — Je sais pas, moi, va te battre. C'est notre honneur qui est en jeu.
Torpenn — Si c'est notre honneur, vas-y toi, te battre.

(Retour dans le salon)

Palouka — Torpenn finit par se lasser de moi, alors il est parti avec une certaine Gizmo. Une belle petite salope.
Netsabes — À propos de salope, tout à l'heure, avant que vous commenciez votre histoire, vous m'aviez proposé de... comment dire... de faire le... j'aimerais bien passer à l'acte sexuel.
Palouka — Oh, je ne sais pas...
Netsabes — Écoutez...
Palouka — Oui, oui.
Netsabes — J'ai plus beaucoup de temps...
Palouka — Moi non plus.
Netsabes — Alors il faut que vous preniez une décision. Moi je suis à bloc. Dites-moi si c'est oui ou si c'est non.
Palouka — C'est non.

(SeigneurAo trainant sur Skype, l'avatar visiblement abimé)

SeigneurAo — Allô 20thCenturyBoy ?
20thCenturyBoy — Bouge pas, SeigneurAo, Netsabes te prend sur l'autre ligne.
Netsabes — C'est bon.
SeigneurAo — Bien. Faisons un point. Je vais voir une suédoise dans son meeting ça se passe plutôt mal.
20thCenturyBoy — Quoi ? Tu es pas mort.
SeigneurAo — Je me suis fait avoiner. Je me suis fait casser la gueule par un videur, une brute. Il voulait que je parle, mais j'ai rien dit du tout, j'ai pas dit où en était l'enquête, malgré la douleur.
Netsabes — Encore heureux que tu aies pas dit où en était l'enquête, parce que vu qu'on en est au point zéro, si tu l'avais dit on passait pour des busards.
20thCenturyBoy — Pourquoi une suédoise t'envoie son gorille alors que d'après son témoignage elle est innocente ?
SeigneurAo — C'est ça, c'est à n'y rien comprendre, même en y réfléchissant bien ! Un mec que rien ne permet de soupçonner m'aiguille sur Jackal, le rival de Torpenn, puis me fait dérouiller par son homme de main. Pourquoi ?
20thCenturyBoy — Oui, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Netsabes — Les enfants, écoutez. Je crois que j'ai le fin mot de l'histoire. Suivez bien. Torpenn s'est fait assassiner par Adobati déguisée en suédoise. Le mobile : une femme, Palouka. Sexe plus histoire de cul égalent meurtre.
20thCenturyBoy — Bien joué Netsabes, l'enquête touche à sa fin ! On va devenir célèbres ! On va bientôt niquer, on va bientôt niquer !
SeigneurAo — Smack ! Mettez des capotes.

(Dans une séries de commentaires peus lus de Senscritique)

20thCenturyBoy — Kenshin ? Kenshin ? Kenshin, vous avez demandé à me voir ? Vous avez des révélations ?
Kenshin — Oui. J'ai des révélations d'une importance extrême. Torpenn est pas crevé. Il est même vivant et pff...
20thCenturyBoy — Mais vous êtes ivre, Kenshin, vous empestez à travers l'internet, vous ne savez plus ce que vous dites. Torpenn est mort.
Kenshin — Pas du tout du tout. Torpenn est vivant. Et il est revenu en ville. C'est moi qui te le dis, petit merdeux, va. Torpenn il est bien vivant, merde. Et il est revenu pour se venger. Voilà. Et l'assassin de Torpenn, eh ben c'est Adobati.
20thCenturyBoy — Ça, on le savait.
Kenshin — Monsieur Je-sais-tout ! Eh bien puisque t'es si malin, tu vas te démerder tout seul. Et moi, ma Kenshin, je m'en vais la remplir derechef.

(Torpenn, bien vivant, qui rentre dans les toilettes d'un UGC, interpellant un abonné pass illimité)

Torpenn — Je te connais pas, j'ai rien contre toi, mais il faut que je tape sur quelqu'un. C'est pas de bol pour toi, sinon je garde tout en dedans et c'est pas bon, alors tiens ! Le prends pas mal, mais tiens !
Un spectateur — Mais qu'est-ce que c'est que ce raffut ?
Torpenn — Alors, on peut plus chier tranquille ?

(Torpenn, doublant la foule qui attend une séance)

Un autre spectateur — Torpenn, soi-disant l'homme le plus classe du monde !
Encore un autre spectateur — Du calme, du calme.
Un autre spectateur — Quoi du calme ?
Encore un autre spectateur — Du calme.
Un autre spectateur — Pourquoi tu dis ça ?
Torpenn — Fan d'Alan Moore!
Un autre spectateur — Mais oui, je suis un fan d'Alan Moore et alors ? Ça te défrise, vieux réac ? Parce que j'aime les histoires avec des dessins moches, tu flippes pour Bob & Bobette, tes vieux films à la con que personne ne regarde. Tu as un mauvais karma, frère, si tu supportes pas Alan Moore. Désolé papy, mais j'ai ma liberté d'expression phylactère. Ça te fait chier, hein, dis-le, Torpenn.

(Torpenn le frappe dans les parties)

Un autre spectateur — Ah ! Putain tu es nul !

(Plus tard, au bureau des Inrockuptibles)

Le portier — Messieurs, Torpenn.
Dimitricycle — Torpenn ! Mais tu es vivant.
Karrie — Un miracle ! Il marche !
Torpenn — Bon, on va pas en faire un fromage. Je m'en suis sorti sans problème. C'est pas vrai, cette affaire. Qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que c'est ce pataquès ? Je suis là pour une raison précise. Je veux l'adresse de l'homme qui a voulu me tuer.
Before-Sunrise — Adobati ?
Dimitricycle — OK, j'imagine l'état dans lequel vous devez être. Mais comportez-vous en bon Senscritiqueur, Torpenn. Faites honneur à votre barbe. Vous devez laisser les dislikers faire leur boulot.
Before-Sunrise — Croyez-nous, on aimerait bien vous aider. Seulement, on l'a perdue, cette adresse. Alors même, on voudrait vous la donner, qu'on pourrait pas.
Torpenn — Mais vous me prenez pour une buse ? Je suis l'homme le plus classe du monde, bande de cons.
Dimitricycle — Du calme, Torpenn
Torpenn — Vous méritez même pas que je m'énerve. Je vais me débrouiller sans vous. Merci pour votre aide.
Before-Sunrise — Il a vraiment pris la grosse tête.

(Dans les couloirs des bureaux des Inrockuptibles)

20thCenturyBoy — Allez ! (Ils courent vers l'ascenseur.) Patron, patron ! Il faut qu'on vous parle, vite !
Dimitricycle — Vous savez que Torpenn sort de mon bureau ?
20thCenturyBoy — Rien à foutre de ça, il y a plus important.
Netsabes — Torpenn est vivant, bien vivant.
Dimitricycle — Bien joué, les gars.

(Dans une chambre d'hôtel)

Torpenn — Adobati ? C'est moi, Torpenn. T'inquiète pas, je ne te ferai rien. Je suis venu pour faire la paix, pas dans un esprit de vengeance. Je sais que c'est toi qui as essayé de m'assassiner. Je sais aussi que tu t'es jamais remis de l'histoire de Palouka. Mais c'est du passé. Tournons-nous plutôt vers l'avenir. Ce que je veux c'est que tu t'excuses gentiment.
Adobati — Ouais, je m'excuse.
Torpenn — Excuse-toi mieux que ça.
Adobati — Ben, euh, pardon, euh, je te prie de m'excuser.
Torpenn — Pardon mon doux seigneur.
Adobati — Pardon, mon doux seigneur.

(Un regard entre les deux hommes, un trouble, une chaleur mal contenue qui monte...)

Torpenn — Éteins ta clope.

(Le lendemain. Dans les bureaux des Inrockuptibles)

Anna — Monsieur Netsabes !
Netsabes — Quoi ?
Anna — Tenez, vous avez un message de SeigneurAo.
Netsabes — Vous avez une clope ? Merci.
Anna — Il est parti chercher Torpenn dans l'hôtel de Adobati.
Sosso — Hum.
Netsabes — Merci pour la clope, grosse vache.
Anna — Bonne journée !
Netsabes — Merci.
Unefillegéniale — Dites-moi, vous pouvez me donner l'heure, s'il vous plaît ?
Netsabes — Oui, neuf heures une.
Unefillegéniale — Oh, vous êtes précis, vous.
Netsabes — Oui. Vous voulez niquer avec mon ami et moi ?
Unefillegéniale — Ben oui, pourquoi pas ?
Netsabes — Répétez ce que vous venez de me dire ? Vous avez bien dit « Oui, pourquoi pas ? », c'est bien ça ?
Unefillegéniale — Oui, exactement.
Netsabes — Suivez-moi. C'est quoi votre prénom ?
Unefillegéniale — C'est Sophie, mais tout le monde m'appelle Unefillegéniale. Mais... mais qu'est-ce que j'ai dit ?
Netsabes — Il faut que je vous présente 20thCenturyBoy. (Il l'emmène vers 20thCenturyBoy.) 20thCenturyBoy ! Laisse tomber ce connard. Victoire, vieux, victoire ! Viens voir par ici, viens ! Madame Sosso, je vous présente 20thCenturyBoy. 20thCenturyBoy, madame Sosso.
Unefillegéniale — Mademoiselle.
Netsabes — Asseyez-vous. Tiens, prends une chaise. Dites-lui ce que vous venez de me dire.
Unefillegéniale — Eh bien je lui ai dit que je voulais bien niquer avec vous.
Netsabes — Tu entends ça ? Qu'est-ce que tu en dis ?
20thCenturyBoy — Outch.
Netsabes — Et en plus, on n'est pas célèbres, on n'a pas publié encore une seule ligne ! Alors pourquoi ?
Unefillegéniale — Ben parce que je m'en fous, de ça. J'ai pas de problème. Vous avez l'air tous de tomber des nues.
Netsabes — Vous pouvez pas savoir ce que ça représente pour nous. Je flashe.
20thCenturyBoy — Si je comprends bien, on s'est tapé une enquête super dure alors que si on vous avait rencontrée avant, on aurait pu niquer tout de suite sans même être célèbres.
Unefillegéniale — Alors que moi, pendant ce temps-là, je me la suis donnée grave.
20thCenturyBoy — Allez ! (Ils courent vers l'ascenseur.) Patron, patron ! Il faut qu'on vous parle, vite ! On veut savoir si on peut prendre notre après-midi.
Netsabes — C'est-à-dire qu'on a un plan, là.
Dimitricycle — Attendez les gars. On sait pas encore ce que veut dire « La vie est belle ».
20thCenturyBoy — « La vie est belle », « La vie est belle»... Ah oui ! Mais SeigneurAo est parti chercher Torpenn.
Netsabes — Comme ça, dès qu'ils reviennent, on demande à Torpenn d'expliquer « La vie est belle».
Dimitricycle — OK les gars.

(Dans la voiture de SeigneurAo)

SeigneurAo — Ça va bien, Monsieur Torpenn? Vous avez passé une bonne nuit, sans être indiscret ?
Torpenn — Au poil. Et tu es pas indiscret. Je suis majeur, et je fais ce que j'ai envie de faire avec mon petit corps.
SeigneurAo — Dites-moi, pendant que je vous tiens, là, ça veut dire quoi « La vie est belle », sans être indiscret ?
Torpenn — Tu te réveilles à 29 ans pour te demander ce que ça veut dire « La vie est belle » ? C'est pas que tu es indiscret, c'est juste que tu es un con. En disant « La vie est belle », j'ai voulu dire que le monde allait mal. C'est un cri de révolte que j'ai lancé à mes frères cinéphiles opprimés. Finissons-en avec les blockbusters et la 3D. Ouvrons les yeux ! Partout des personnages en collants, des suites de franchises, des acteurs gerbants, ça me débecte. Tu as déjà entendu parler de l'hégémonie des studios ?
SeigneurAo — Nan.
Torpenn — Tu t'intéresses pas au cinéma ? Ben tu devrais. Faut se mettre au travail, afin de vaincre les producinazes. C'est un concept à moi, ça dénonce à la fois les producteurs et les cinéastes nazes
SeigneurAo — Merci Monsieur Torpenn, vous m'avez ouvert les yeux.
Torpenn — Regarde plutôt la route.

(Sur la route, une affiche de Frank Capra recouverte d'huile. La voiture fait de l'aquaplanning, rate son virage, percute un Gaumont et s'embrase)

Torpenn — Ah, la vie est belle !
SeigneurAo — Ouais moi aussi j'ai bien envie de le dire. La vie est belle.

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le 20 janv. 2012

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Hypérion

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