Le biopic en lui-même reste trop à la surface des choses.
Margaret Thatcher avait une poigne de fer dans un gant de velours. Au visionnage du film, on ne saurait en douter. Lors de ces décisions politiques, la dame est dépeinte comme intransigeante, sûre de ses décisions et semble avoir du mal à accepter les critiques. De prime abord, difficile d'apprécier cette femme qui fut la première dame à la tête de la Grande-Bretagne (et sans doute la plus détestée).
Mais la réalisatrice Phyllida Lloyd, peut-être par sensibilité féminine, choisit de raconter aussi l'envers du décor. Si en politique, Madame Thatcher est plutôt peau-de-vache, dans sa vie conjugale c'est une femme aimant plus que tout sa famille et surtout son mari. Le rideau s'ouvre d'ailleurs sur une vieille dame faisant ses courses et parlant au fantôme de l'homme de sa vie. Il n'en fallait pas plus pour avoir une pincée au cœur. Même les plus grands restent humains après tout.
Et c'est ainsi que ce construit le film : oscillant entre passages de vie présente et souvenirs de la dame de fer. Mise en scène habile puisque à chaque fois que l'on pourrait avoir une quelconque aversion pour le personnage en tant que politicienne, nous revoilà plongé dans sa folie présente. Sorte d'ascenseur émotionnel où dégoût et pitié se succèdent.
Dans son rôle de femme à la fois forte et fragile, Meryl Streep montre encore une fois l'étendue de son talent. Difficile d'imaginer comment l'Oscar aurait pu lui échapper tant elle s'est imprégnée du rôle jusqu'à copier ses élocutions. Force d'admirer qu'elle a su rester crédible dans sa double composition de bout en bout. En second rôle, Jim Broadbent est un modèle d'espièglerie et une vrai bouffée d'air frais au milieu de tout ce tumulte.