Han, l'uppercut rageur que signe Rob Zombie avec cette ballade ultra glauque au fin fond d'une Amérique poisseuse qui se divertit en découpant des corps. M'étant aventuré en terrain complètement inconnu, je me suis fait surprendre par une bobine énervée qui ne fait aucune concession. Marquée par un style visuel propre à son auteur, navigant entre une verve visuelle qui force le respect et quelques choix plus discutables (les infrarouges m'ont semblé bien too much), cette escapade assaisonnée aux boyaux ne laissera personne indemne. On sort du film passablement secoué par une surenchère qui ne semble jamais vouloir s'arrêter.

Et si la maison des 1000 morts est bien de la trempe des premiers films dans le sens où on y trouve un mix pas toujours contenu de toutes les influences qui semblent émouvoir son auteur, il parvient tout de même à tenir sacrément bien la route et fait de ses imperfections presque une marque de fabrique. Habité par des acteurs aux trognes pittoresques, la première oeuvre de Rob Zombie est dictée par un tempo sans cesse au galop, qui aboutit à une demi-heure finale qui est certainement l'une des plus tordue qu'il m'ait été donnée de voir sur un écran. Les corps se suivent, les personnages malsains se succèdent et les pauvres victimes qui ont été à l'origine de cette descente aux enfers sortent de nos souvenirs, on en prend tellement plein la tronche qu'on ne peut se préoccuper de leur sort, nos sens étant occupés à décrypter le méli-mélo visuel qui s'agite dans le cadre.

Imparfait, ambitieux en diable et imprégné d'une constante force de proposition, La maison des 1000 morts marque sans aucun doute, par sa folie visuelle et ses atmosphères malsaines, un genre qui peine à sortir des sentiers battus. Rob Zombie n'innove pas à proprement parler, mais il parvient à digérer d'une telle façon les références dont il se nourrit qu'il se les approprie indéniablement avant de les réinjecter dans son propre film. Un uppercut bien violent de la part d'un homme qui ne semble pas s'embarrasser du qu'en dira-ton. Ce qui est toujours bon à prendre, d'autant plus que le bougre n'est pas manchot avec ses objectifs, et sait les placer où il faut pour donner du peps à ses séquences. Une jolie découverte, enfin pas vraiment, mais on se comprend !
oso
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le 24 févr. 2014

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oso

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