Bon là ce film m'a tellement énervé que je me sens obligé d'en faire une critique.

Faire une biopic est un exercice diffile, certes. Satisfaire à la fois les fans hardcore du sujet et intéresser le specateur lambda qui n'en a qu'une connaissance sommaire est une sorte de grand écart très casse-gueule. Mais quand on s'attaque à ce genre de sujet, on le bosse un minimum. Et en amont, ça passe par l'écriture d'un scénar béton et, surtout, d'un parti pris narratif assumé. Hors là, rien de tout ça...

Pour une raison inconnue ( peut-être suite à une soirée trop alcoolisée, ou une réunion de dépressifs anonymes ), le réalisateur a choisi de faire un espèce de puzzle des moments forts de la carrière de Piaf, choix certes classique dans ce genre d'histoire, alternant entre moments de jeunesse et dernières apapritions sur scène de la chanteuse. Pourquoi pas, après tout, c'est une ficelle qui a fait ses preuves et qui permet de dynamiser un récit somme toute linéaire. Mais dans ce cas, on essaie de se concentrer sur des moments importants, d'en faire des évènements fondateurs de la personnalité du sujet et de prendre des partit pris à la réalisation pour montrer en quoi ces moments se dégagent de l'histoire. Et ben là, Piaf ( pardon : Paf ! ), tout tombe à plat tel un oeuf flasque dans une poelle trop grasse, est pesé à la même aune et plus rien ne se dégage d'aucune scène. Un traitement tellement égal qu'on n'a absolument rien à foutre de ce qu'il se passe. Du coup on peut partir pisser toutes les cinq minutes sans avoir l'impressiond 'avoir manqué quelque chose...

Et parlons-en, de ce traitement : digne d'un téléfilm élevé en batterie par un TF1 qui nous fait un drôle d'ange gardien du Piaf ( merde ça tombe bien, c'est TF1 vidéo qui fait ça ... ), aucune image forte ne vient prendre le specateur. On veut nous montrer la vie incroyable de cette artiste ( qu'on n'aime ou qu'on n'aime pas ), et on a droit à un assemblage de bric et de broc aussi passionants que les ébats de Pierre Pernaut sous viagra. Et le choix très discutable des acteurs dont on se demande si ils ont étés dirigés ou on fait leurs premières armes ici ne joue ( ahahah ! ) pas en la faveur du film, bien au contraire.

Ah, ces moments ou Piaf se retrouve pour sa première vraie scène et où on ne l'entend pas chanter ( alors que c'est censé être le moment fondateur de sa carrière ! ), puis lorsqu'elle se retrouve mêlée à une affaire de meurtre de son "impressario" pour que, deux scènes plus tard, on se fiche complètement de ce qu'il s'est passé et de comment elle s'en est sortie... genre " Oui, mais tout le monde sait ce qu'il s'est passé" ben non coco, moi quand je vais voir une biopic, j'entend qu'on explique un minimum ce qu'on pose, ou alors qu'on laisse assez d'éléments pour que mon petit cerveau émerveillé par la découverte trouve de lui même la soluce. Ma soluce a été de me taper sa bio sur wikipedia.

"La Môme", c'est finalement un peu comme les jeux vidéos de steam : c'est pas fini et il te faut des DLL et des correctifs pour avancer...

Bref, c'est pas parce qu'on veut faire un film sur une icône de la chanson française ( quej'aurais vraiment aimé découvrir à l'occasion de ce film ) que c'est forcément une réussite. Monde de merde...
Underwriter
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le 1 mai 2012

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