Je suis hypersensible. Pleurer devant une scène ordinaire alors que tout le monde s’en fout, je connais. Parfois c’est justement la banalité d’une situation qui m’émeut et fait revivre en moi des souvenirs particuliers. Et parfois, curieusement, une scène chargée d’émotion n’aura pas autant d’impact. La Petite Princesse, d’Alfonso Cuaron a bercé mon enfance, mais pourtant, pendant longtemps j’ai eu du mal à le regarder. J’éprouvais même un rejet, simplement à l’idée de revoir la scène finale, qui me mettait dans un état de mal-être indicible. Oui, je suis bizarre.
Avec les années, j’ai mis mes appréhensions de côté et j’ai fini par accepter l’idée que ce film était une petite merveille d’émotions et que pleurer avait du bon. Ce petit bijou fait partie de mes films préférés. Ce n’est pas un film cul-cul comme certains pourraient le penser. On y parle peut-être de princesses, mais ce n’est pas dégoulinant de niaiserie. En fait, ce qui me plaît beaucoup c’est l’atmosphère magique que Cuaron a su créer. Il insiste davantage sur le côté fantastique de l’imagination et réussit à insuffler de la couleur, de l’exotisme et disons-le de la magie dans un univers qui pourtant n’a rien de bien transcendant. Rappelons que l’histoire se passe à New-York sur fond de première Guerre Mondiale, on notera d’ailleurs cette différence avec le livre qui lui se déroule dans l’Angleterre victorienne. Les conditions de vie ne sont donc pas très ragoutantes : faim, froid, pauvreté, maladies…
Au tout début, Sara vit dans un monde exempt de ces choses-là, puisque son père à de l’argent. Beaucoup d’argent même. Mais loin d’être une fifille à son papa, pourrie-gâtée (bon un peu quand même) elle a su rester humble, honnête et bonne envers les autres. Même lorsqu’elle vit ensuite une véritable descente aux enfers, et se retrouve au plus bas sur l’échelle de la société, elle garde la foi en l’imagination. Et c’est cette imagination créatrice qui transparaît dans le film. Avec les couleurs chatoyantes des décors, et les notes orientales de la B.O de Patrick Doyle, on se croirait vraiment en Inde. Et on en oublierait presque que Miss Minchin est une peau de vache sans cœur, que Sara vit dans la misère totale et que franchement il ne faisait pas bon vivre à cette époque. J’ai une affection particulière pour le personnage de Ram Dass l’indien, qui, je trouve, est d’une classe incroyable. Il dégage une aura de mystère et a un charisme fou, avec son sourire chaleureux et bienveillant. Mention spéciale au beau Liam Cunningham qui campe un jeune papa ma foi fort attendrissant.
En bref, c’est un film à voir ! Que vous soyez jeunes ou vieux, sans cœur ou bien sensibles, ce petit film vaut le détour. Il n’a certes pas remporté la Palme d’Or et n’égalisera jamais de grands chefs-d’œuvre, mais il a pour lui cette capacité à nous faire rêver, nous émerveiller et nous emmène dans un univers imaginaire et coloré, réveillant le grand enfant qui sommeille en chacun de nous (si,si.)

liliz
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le 8 nov. 2015

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