La Petite Sirène
6.4
La Petite Sirène

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (1989)

On irait volontiers sous l'Océan nous aussi

La Petite Sirène est le 28ème Classique d'animation de Walt Disney et le dernier film des années 80 (1989). Les studios reviennent d'ailleurs à l'adaptation de conte, reprenant ici de façon très libre celui du même nom écrit par Hans Andersen. Dans ce film, nous y découvrons un nouvel univers, celui de l'Océan, et une nouvelle princesse : Ariel, une sirène avec un sacré tempérament.

Pour ne pas déroger à la règle, ce Disney comporte des chansons, la différence est qu'il s'approche beaucoup plus d'un film musical contrairement aux précédents. On peut donc entendre des morceaux qui bougent pas mal, comme Sous l'Océan qui recevra l'Oscar pour la meilleure chanson plus tard, mais aussi des chansons très personnelles et plus douces. La Petite Sirène marque le début d'une longue collaboration entre Alan Menken et les Studios Disney, qui nous donnera avec Howard Ashman les plus belles musiques des Classiques (comme Ce rêve bleu dans Aladdin, ou encore Histoire Éternelle dans La Belle et la Bête). La musique est un des gros points forts de ce film, ça le rend très moderne.

Parce que bien que le film se passe dans le passé, sûrement au 19ème siècle, il fait aussi très contemporain. On assiste à l'émancipation d'une jeune fille, acte de rébellion d'Ariel, alors que les princesses précédentes étaient beaucoup plus passives et dociles, nous avons aussi une relation très conflictuelle entre un père et sa fille. J'aimerais ajouter que la modernité se trouve même dans la transformation d'Ariel, où la nudité de la princesse est suggérée mais sans être choquante. Le prince est certes en retrait, mais sûrement moins que celui que l'on peut voir dans Blanche-Neige et les Sept Nains, on assiste à la naissance d'une relation, Ariel qui se conforte dans ses sentiments (oui, le coup de foudre chez Disney, c'est obligatoire encore à cette époque), Eric qui apprend à oublier la femme dont il rêve (même si il s'agit d'Ariel et qu'il ne le sait pas). Sébastien et Polochon, les amis d'Ariel, représentent des figures importantes dans la vie de toute personne : quelqu'un qui porte conseil, à qui se confier et qui est là pour soutenir, et ne pas juger. Il ne faut pas oublier Eurêka, personnage comique malgré lui, il fait rire des plus petits aux plus grands.

Bien que l'histoire soit plutôt simple, voir prévisible, de toute façon les Disney se finissent toujours bien, on plonge vraiment dedans. On ne s'ennuie pas une seule seconde, le rythme est soutenu et c'est en parti grâce aux chansons. Et il y a tous les ingrédients pour que le film plaise à tout le monde : romance, humour, action, la famille. Je l'ai déjà dit : l'adaptation est plutôt libre, c'est même une réécriture totale où on ne garde que la sirène qui tombe amoureuse d'un humain, car le conte est totalement tragique contrairement à la version de Disney. Et heureusement qu'ils ont modifié l'histoire, l'univers de ces films se veut être joyeux et porteur d'espoir, finir sur la mort de l'héroïne n'aurait pas convenu au public visé. Ici, nous avons une jeune fille qui correspond bien aux celles de quinze ans dans les années 80, il est très facile (aujourd'hui encore) de s'identifier au personnage d'Ariel.

Les personnages sont d'ailleurs inspirés, sur le côté physique, par des personnalités de l'époque, Alyssa Milano a inspiré les animateurs pour Ariel et pour Ursula c'est le drag queen Divine qui a servi de modèle. Le graphisme est dans son ère, et nous pouvons remarquer une réelle minutie pour les détails des mouvements sous l'eau. Un œil avisé peut remarquer quelques petits faux raccords, mais ça ne gâche en rien le film. En revanche, certains fonds sont faits par ordinateur et non pas à la main, et là oui, ça peut gêner car ça jure avec le reste de l'animation du film. Mais le film nous fait découvrir les fonds marins, des personnages légendaires mi-humains mi-poissons, et on a même envie d'y croire.

La Petite Sirène est une vague de bonne humeur, d'action, d'humour et de chansons, il est à voir et à revoir.
Catmenteen
9
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Créée

le 20 nov. 2013

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Catmenteen

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