Expérience de mort cérébrale imminente
Mais que faire après avoir vu ce film? Honnêtement, je ne sais pas. Mais en tout cas, on a atteint le fond de quelque chose, et on est allés très loin pour voir ce qui y était caché.
En étant à la fois écrit, interprété et réalisé avec les pieds, cette oeuvre arrive à décrocher un ticket gagnant au panthéon de l'échec artistique. Que ce soit cette magnifique juge qui lit son texte à l'écran avant de la prononcer, ou alors ces coïncidences grosses comme l'égo de Morsay qui servent à coller les bouts branlants du scénario, tout est énorme. Et énorme dans le sens visible : tout est prévisible tant les ficelles sont grosses.
Et à un moment, pendant ces deux heures de purge, un instant de grâce sort. Morsay s'énerve contre Zehef et nous parle de son envie de niquer la France. Pendant ces petites minutes, on sent presque le vrai. Morsay nous sort une tirade mal articulée, dans un français approximatif mais pleine d'une colère immense, d'un nihilisme, d'une envie de révolte contre notre pays qui montre les immigrés du doigt, les considère comme des sous-citoyens puis leur crache dessus quand ils sortent un autre drapeau. Un pays qui vote Le Pen plus qu'ostensiblement et qui leur fait bien comprendre que leur religion de barbare, c'est pas pour ici.
Quelques minutes qui sont vite effacées par une scène putassière où Morsay se fait poignarder. On comprend alors le cynisme du bonhomme, qu'on pouvait déjà apercevoir dans ses nombreuses vidéos Youtube. Il est là pour gagner de l'argent, pour faire sa pub, tout le temps, pour se montrer sous tous les jours possibles, car il y a toujours moyen de gagner des clients.
Un film qui s'appelle la Vengeance devrait être un nouveau La Haine, un film parlant d'une révolution montant dans les banlieues parisiennes, né d'un refus de n'être que de la chair à saucisse castagnée par la police. Mais là, c'est une pub de deux heures pour une marque de tee-shirts.