Laurence Anyways par Ariane d'Auble
Pour ceux qui, comme moi, avaient adoré J'ai tué ma mère et Les amours imaginaires, on retrouve dans son nouveau film la signature de Xavier Dolan : des expressions québécoises, les remarques acerbes de Monia Chokri, une bande-son parfaite avec la musique passée très fort, certaines scènes qui ressemblent à des clips, etc.
Ça ne m'a pas empêchée d'être un petit peu déçue. Laurence anyways est victime de son ambition. Tout d'abord le film est trop long (2h40 qu'on sent passer vers la fin – même si, soyons honnête, je ne vois pas ce qu'il aurait fallu retirer), on voit bien que Dolan a voulu faire un film de grand. Ça tient sans doute aussi au déroulement de l'histoire sur 10 ans, ce qui rejoint l'autre problème : on ne croit pas vraiment à ce couple, à leur amour – leur passion même, on reste en surface, alors que c'est un peu au centre du film. On n'était pas forcément en empathie avec les personnages des Amours imaginaires non plus mais ce n'était pas le but, le film ne décrivait pas des sentiments profonds, mais superficiels. Ici, l' "alchimie" ne passe pas. Suzanne Clément est pourtant fantastique – ce qui est déjà moins sûr pour Melvil Poupaud.
Tout ça ne veut absolument pas dire que Laurence anyways est un mauvais film, mais il déçoit de hautes attentes. Bref, un film que j'aime mais que j'aurais voulu aimer sans réserve.