Laurence Anyways est un très bon film. Voilà un très beau film sur un sujet pas forcément simple à mettre en œuvre et à l'écran, celui notamment de la différence. Présenté à Cannes en 2012 dans la sélection Un certain regard où il reçut le prix d'interprétation féminine Un certain regard pour Suzanne Clément qui est amplement mérité.
Le film nous raconte l'histoire d'un amour impossible et nous fait suivre le parcours sur 10 ans de Laurence, professeur de littérature et de sa compagne Fred. Alors qu’il vient de fêter ses 30 ans, Laurence annonce à Fred son intention de devenir une femme, celle-ci décide de l’accompagner dans cette troublante métamorphose pour le meilleur et pour le pire.
Un sujet fort et sensible qui en demeure très intéressant grâce à la magnificence du métrage en général, à sa très belle réalisation et mise en scène. Dans ce même sujet plusieurs thèmes dont la transsexualité, l'acceptation de la différence et la marginalité sont abordés, très bien traités et exploités.
Le côté technique est maîtrisé par une belle réalisation assez atypique sur un format 4:3 comme dans les vieux films mais avec ici la couleur, pour un très bon rendu au final. Les retours en arrières sont eux aussi bien maîtrisés où l'histoire se base sur ce procédé. L'ensemble d'une durée d'un peu moins de 3 heures reste captivant dans cette quête de l'amour impossible entre les deux personnages principaux. Les dialogues sont très souvent percutants dans le langage franco-québécois. Le gros point fort ira pour sa bande son, rendant hommage à la magnifique mise en scène et aux décors. Une superbe bande son électrisante et très éclectique, aux allures de musiques classiques, de musiques électroniques et années 80 entre autres.
Le casting et les acteurs font des prouesses avec : Melvil Poupaud excellent dans son rôle complexe, Suzanne Clément excellente méritant son prix, Nathalie Baye excellente, Monia Chokri excellente, Susie Almgren un brin dans le sur-jeu qui joue la journaliste, Mylène Jampanoï très bien, Yves Jacques très bon, Sophie Faucher très bien, Magalie Lépine-Blondeau très bien.
A noter un petit caméo rapide de quelques secondes du jeune réalisateur Xavier Dolan qui nous signe ici son troisième film, ma première découverte du cinéaste avec ce très beau film fortement recommandable.
Ma note : 8.5/10 !

Black-Night
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cycle "Cannes"

Créée

le 20 mai 2015

Critique lue 403 fois

6 j'aime

3 commentaires

Black-Night

Écrit par

Critique lue 403 fois

6
3

D'autres avis sur Laurence Anyways

Laurence Anyways
Before-Sunrise
8

J'ai pas menti, j'ai juste rien dit

Laurence est un homme et Fred une femme. Dès l’intitulé, il y avait déjà de quoi tilter. Le couple vit une histoire d’amour assez intense et d’une incroyable complicité. Lui est prof de lettres, elle...

le 9 juin 2013

105 j'aime

10

Laurence Anyways
MrShuffle
9

Le genre humain

C'est l'histoire de deux humains qui s'aiment. L'un est persuadé d'être une femme et l'autre aussi. Comme la biologie en a décidé autrement, des complications vont voir le jour à cause de la société,...

le 19 juil. 2012

87 j'aime

19

Laurence Anyways
Sergent_Pepper
6

Un homme e(s)t une femme.

Dolan a 23 ans, et a posé son style sur ses deux premiers films : la radicalité sans concession du conflit émotionnel dans J’ai tué ma mère, l’attrait pour un regard générationnel dans Les amours...

le 25 nov. 2014

58 j'aime

4

Du même critique

Gran Torino
Black-Night
9

Critique de Gran Torino par Black-Night

Revisionnage et +1 ! Moi qui le pensais un peu surcoté au premier visionnage, je me retrouve finalement à vous dire grâce à ce second revisionnage bien plus révélateur, que c’est ici une grande œuvre...

le 4 oct. 2017

41 j'aime

14

Shining
Black-Night
10

Critique de Shining par Black-Night

Venant de redécouvrir ce joyau du 7ème art dans les meilleures conditions possibles, c’est-à-dire au cinéma pour une séance unique, une critique semble de circonstance n’est-ce pas ? Je ne vais pas...

le 23 sept. 2017

37 j'aime

39

The Revenant
Black-Night
8

Critique de The Revenant par Black-Night

The Revenant est un très bon film. Un drame qui joue particulièrement avec le genre du western contemplatif au travers d’un survival décoiffant, prenant place dans l’Amérique coloniale. Tiré de faits...

le 28 févr. 2016

36 j'aime

7