Carpe Diem !
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Quand on découvre ce film à onze ans, on rêve d'un prof qui déchire les livres chiants, grimpe sur les tables et fait la promotion la plus passionnée de l'écriture poétique. Comment résister ? On n'a pas les armes...
Et puis le temps passe, et nous aussi.
Et à la revoyure, c'est quoi son problème à Keating ?
"Ces gamins ont besoin de penser par eux-même... Et c'est MOI qui vais leur apprendre !"
En fait le mec fait sa pédagogie expérimentale sans filet, brime ceux qui préfèrent rentrer dans le rang du conformisme académique plutôt que dans le sien, les privant de facto du libre-arbitre qu'il entend leur inculquer.
Pauvre fou !
La scène où il impose de déchirer les pages du manuel de littérature est clairement l'œuvre d'un NAZI.
S'il n'aime pas la froide et distante analyse exclusivement théorique de J Evans Pritchard, qu'il le dise haut et fort ! Qu'il propose une alternative, plus chaude, personnelle, charnelle même... Mais déchirer les pages pour qu'elles tombent dans l'oubli ? En parlant de "guerre" et de "salut de l'âme" ? C'est sale. C'est malsain.
D'ailleurs, il devrait remercier le diagramme de Pritchard, sinon, je lui mettais un 1 à son film !
Car il possède malgré tout des qualités indéniables de fabrication : casting impérial, Robin en tête, photo et musique inoubliables, et une érudition manifeste qui s'éloigne du sempiternel "j'étudie la poésie donc je connais un peu Shakespeare" pour aller piocher chez Walt Whitman ou Robert Herrick, moins connus des enfants de onze ans...
Voilà pourquoi il mérite la moyenne. Mais à peine.
Créée
le 16 avr. 2012
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