Il y a deux choses qui ne vont pas du tout dans Le Choc des Titans.
La première est technique : la 3D. Depuis Avatar, les films sont convertis à la hâte pour que les spectateurs les voient avec des lunettes. Si c'est vaguement plaisant dans Alice de Tim Burton, ça n'a ici pas le moindre intérêt. Le film ayant été pensé et tourné en 2D, il n'y a rien. Même pas la moindre profondeur. La 3D ne sert donc qu'à vous faire sortir 2 euros supplémentaires.

L'autre point est scénaristique. Leterrier est un fidèle de l'original, ça se sent. L'histoire est respectée mais modernisée. Un peu comme le nouveau James Bond, le héros est humain et on cherche à nous l'enfoncer dans le crâne. Si ça fonctionne avec l'agent 007, c'est moins évident ... avec un demi-dieu ! On aura donc droit à un ennuyeux discours sur l'humanité de Persée pendant son parcours. Il refusera d'ailleurs bêtement les cadeaux des dieux : c'est sûr, c'est plus intéressant de refuser une épée magique et tenter de se débrouiller avec une vieille lame rouillée. De fait, Athéna et sa chouette mécanique (qui a droit à son clin d'oeil) ne sont plus de la partie mais remplacée par Io, une jeune femme mystérieuse qui prendra également un peu la place d'Andromède pour l'aspect romantique de l'histoire.

Au-delà de ces deux points, le Choc des Titans est ce qu'on nous vend depuis le début de la promo : du grand spectacle pas prise de tête et totalement assumé. Ici, pas de développement long et pénible des personnages. Le film est un remake et tout est pris dans la mythologie grecque. D'ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur Persée, Io, ou Zeus, je vous renvoie à vos livres d'école et à Wikipedia. On est là pour de l'action.

Et on peut dire qu'on en aura : grands espaces désertiques, créatures fantastiques -parfois même tirées d'autres mythologies que la grecque, et grosse action. Sam Worthington semble tailler pour l'action et prouve une nouvelle fois ... qu'il n'a plus rien à prouver !
Leterrier, lui, choisit suffisamment bien ses plans pour nous offrir une réalisation moderne sans jamais être irregardable.
Et il s'offre un casting de choix : Ralph Fiennes est un excellent Hadès rappelant un peu le Grima de Tolkien dans sa posture et ses manies. Comme pour son rôle dans Harry Potter, il est méconnaissable. Liam Neeson, lui, en fait des tonnes comme il faut en faire des tonnes pour incarner Zeus : grosse voix, postures héroïques, armure brillante, apparition dans des gerbes d'éclair. Tout y est.

Si Le Choc des Titans cuvée 2010 a moins de chance que l'original de devenir un film culte, ça n'en est pas moins un divertissement de qualité, totalement assumé et recommandé.
Pour ma part, dans les prochaines semaines, j'ai fait le choix entre le faux super-héros en collant vert et un guerrier chevauchant Pégase !
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le 6 avr. 2010

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