J’aimerais pouvoir vous dénicher un magnifique court métrage, alors je me rends régulièrement sur Arte+7, et je me trouve ce soir face à la proposition d’un film islandais noté en tout et pour tout par trois personnes sur le site. Compte-tenu du plaisir pris au visionnage de mon dernier film islandais, The Last farm, que je vous recommande au passage, je me lance à la découverte de ce fjord des baleines, sans rien savoir du film. Il est bon d’errer sans avoir de destination sinon celles de la découverte et de la surprise.


Et bien ma foi, ce fut fort agréable, je ne regrette en rien d’être parti quelques instants dans cette Islande fascinante, espace magnifique et désolant à la foi, qui forge des hommes particuliers, comme le montre ce film. Ce n’est peut-être qu’un hasard, mais comme dans The last Farm, on se trouve ici dans une ferme isolée, dans un cadre incroyable pour nous hommes et femmes de contrées tempérées, mais où la nature semble peser de tout son poids sur l’état d’esprit des habitants.


Il est ici question de deux frères. L’un va plus mal que l’autre, c’est l’aîné, qui semble vouloir se suicider. Le réalisateur suit son petit frère, désarçonné. Comment peut-on supporter l’idée que son grand frère ne veut plus vivre, et qu’il va peut-être passer à l’acte ? Comment réagir à cela ? Que faire ?


Les projets de l’aîné vont être entravés par la résistance de son frère, qui le confronte à l’aspect égoïste de sa démarche, l’amène à voir que s’il parvient à se libérer par la mort, il le fera au détriment des autres, et notamment de son frère ; on imagine cette pensée insupportable et le désordre qu’elle peut produire dans l’esprit d’un être déjà suffisamment tourmenté pour envisager le suicide.


Seul reproche que j’aurais à faire à ce film, la métaphore de la baleine échouée : le petit vérifie si elle vit encore, comme il l’avait fait la veille avec son frère durant la nuit, quelques heures après l’avoir surpris en train de se préparer au suicide. La ficelle est grosse, d’autant plus que la baleine est morte, et que son père va la découper, sans plus de sentiment que lorsqu’il lui avait dit que son grand frère allait de nouveau mal…


Mais on oublie vite la baleine face à l’intensité de l’émergence d’une relation forte entre les frères, la naissance d’un lien qu’on imagine assuré pour la vie. Le film, ainsi, est fort et beau, juste et touchant. Je vous le conseille.

socrate
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le 15 mai 2016

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socrate

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