Le Grand Soir... que je l'ai attendu de longues semaines ce film ! Maintenant que je l'ai enfin vu, qu'en penser ? Excellente question...

Les Bonzini tiennent le restaurant « La Pataterie » dans une zone commerciale. Leur fils ainé, Not, est le plus vieux punk à chien d'Europe. Son frère, Jean-Pierre, est vendeur dans un magasin de literie. Quand Jean-Pierre est licencié, les deux frères se retrouvent. Le Grand Soir, c'est l'histoire d'une famille qui décide de faire la révolution... à sa manière.

Dans la vie il y a deux genres de films : ceux que tu arrives à cerner, et les autres (© Usul). Je rangerai clairement Le Grand Soir dans la seconde catégorie. Fan d'Albert Dupontel devant l'éternel et plutôt friand de l'esprit de Benoît Delépine et Gustave Kervern à la réalisation, dès la première bande-annonce diffusée j'étais séduit. Celle-ci annonçait un film décalé, au ton et au thème original. C'est bien le cas.

Pourtant Le Grand Soir m'a laissé un peu la même impression qu'un autre film avec Albert Dupontel que j'attendais impatiemment : Le Bruit des Glaçons. S'il est certain qu'au final j'ai aimé, voir beaucoup aimé ces deux films, je suis ressorti de la salle avec un petit sentiment de déception. Peut-être en attendais-je trop. Peut-être y manque-t-il un tout petit je ne sais quoi pour qu'ils figurent dans mon top film. Peut-être n'ai-je aucun goût, allez savoir !

Comme résumé dans le synopsis, Le Grand Soir c'est l'histoire de deux frères qui vont finir par vivre ensemble dans la rue. Si "Not", incarné par un très grand Benoît Poelvoorde (dont je ne suis pas très fan habituellement), y est dès le début du film, on suit au cours des 1h30 de projection la descente aux enfers et l'acceptation d'Albert Dupontel. Jouant très bien les vendeurs de literie adepte des "gens aux normes dans des endroits aux normes dans un monde aux normes" en début de film, sa situation et son état vont empirer de plus en plus, jusqu'à se faire licencier et se retrouver sans rien à errer dans une zone commerciale.

C'est juste entre le iWhatTheFuck et le iBrigitteFontaine

Malgré quelques plans et scènes tantôt longues, tantôt complètement incompréhensibles (choix volontaire des réalisateurs qui se défend tout à fait mais qui pèse un peu par moment), le film passe bien. Non seulement le jeu d'acteur est impeccable (mention spéciale pour une Brigitte Fontaine dérangeante et dérangée au possible en mère des deux héros), mais en plus certaines scènes et clins d'oeil sont absolument grandioses. Sans spoil bien évidemment, je pense surtout à la scène avec Gérard Depardieu qui lit l'avenir dans l'eau de vie, ou encore à la scène "on va tout droit". Impossible aussi de ne pas citer le cours passage où on aperçoit Benoît Delépine déplaçant un caddie remplit de PQ, l'esprit Groland tout craché, et j'ai probablement raté d'autres clins d'oeil du genre. D'autres brillent par l'émotion qu'elles véhiculent. Outre celles dénonçant l'indifférence des gens et parfois l'abus des héros (tellement réalistes que plus d'une fois j'ai été mal à l'aise dans mon fauteuil), la plus marquante étant celle où "Not" récite un discours au micro d'une grande surface, ce monologue m'a touché.

Parce qu'on est tous des punks à chien

Au final, j'ai attribué 7/10 sur senscritique car j'ai jugé que Le Grand Soir n'est pas un grand film, mais un bon film. Je suis ressorti dubitatif de la salle devant le message délivré, et je le suis d'ailleurs toujours. Les personnages sont vraiment difficiles à cerner et après avoir vu le film on a certes les yeux un peu plus ouverts sur notre société de consommation, mais ce n'est pas pour autant que vous aurez envie d'aider les gens dans la rue (en tout cas moi je n'en ai pas plus envie qu'avant... être un connard joue, probablement). Mais certaines scènes, situations et dialogues méritent réellement d'être vus ! Pour résumer, légère déception mais bilan positif au final ! En tout cas une chose est sûre, le film des deux compères grolandais m'a donné envie de voir Mammuth !
aGa
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le 10 juil. 2012

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aGa

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