Très bon client du Seigneur des Anneaux, j'aurai quand même attendu 1 mois avant de pénétrer dans les salles obscures pour regarder Le Hobbit, nouveau projet d'envergure de Peter Jackson. Les quelques doutes émis autour du film avant même sa sortie (des fans furieux envers Perter Jackson pour avoir pris des libertés par rapport au roman de Tolkien, premières critiques d'avant-premières peu élogieuses) avaient franchement calmé mes ardeurs. Cela dit, je ne pouvais pas rater un tel évènement.
Je vais commencer directement par toi, Peter. Tu t'es quand même bien foutu de notre gueule. Mais tu l'as tellement bien fait que je te pardonne. Evidemment, tu connais la recette : Le Seigneur des Anneaux a tellement bien marché que tu ne pouvais pas totalement l'abandonner d'un seul coup de vent. Alors pour ne pas nous dépayser, quelle autre meilleure solution que d'adapter Le Hobbit ? Présenté comme étant le prologue du SDA, tu pouvais aisément faire des allers-retours avec ta trilogie : un coup de Frodon au début, un coup de Gollum vers le milieu ; l'épée Dard d'un côté, l'anneau de l'autre côté ; un petit coucou à Foncombe histoire de revoir Elrond, Saroumane, Galadriel... Bref, avec tous ces lieux communs, difficile de nous perdre. Passages obligés, certes, mais plutôt astucieux. Tu te la joues un peu George Lucas en quelque sorte.
A côté de ça alors, qu'en est-il de l'aventure de notre ami Frodon ? C'est quand même le centre de l'histoire ! Bah en fait, il rejoint -sous la contrainte- un groupe de 13 nains pour une méga chasse au trésor gardé par un Dragon ultra puissant. En gros, au début, Bilbon on ne sait pas trop ce qu'il fout là. Gandalf tente un peu de nous expliquer pourquoi sa présence dans le groupe est impérative, mais c'est pas très convaincant... Evidemment, ce n'est qu'au fil de l'histoire qu'il prendra de l'importance (sa rencontre avec Gollum étant le moment central). Alors autant le dire tout de suite : je n'ai jamais lu l'oeuvre de Tolkien. Alors je ne parlerai pas des choix opérés par Jackson par rapport au bouquin, je donne ici juste mon avis sur un film d'aventures.
Du coup, le début est un peu longuet et laborieux : on reste tellement longtemps dans la maison de Bilbon que j'en devenais presque claustrophobe. Avouons-le, les premières scènes ne sont que du remplissage, les acteurs cabotinent un peu histoire de remplir les 3h de film. Ça tombe bien, ce sont des Nains, alors vas-y que je te mets des couches d'humour bien facile et bien gras : on mange comme des goinfres, on rote, on boit de la bière à plus soif, on chante des chansons paillardes entre deux joutes verbales. Bref, c'est bien gentil.
L'histoire commence donc au bout d'une demi-heure (et oui, le temps passe vite), dès lors que Bilbon décide enfin de signer son contrat (méga LOL) afin de se joindre à l'aventure. AH ENFIN ÇA Y'EST ! On peut enfin se délecter des chevauchées à travers la Terre du Milieu, avec des paysages splendides et la musique d'Howard Shore en arrière-plan. On en devient presque nostalgique du Seigneur des Anneaux.
La quête suit donc son cours, parsemée de rencontres saugrenues (les 3 trolls, Radagast le brun), de situations périlleuses (les montagnes qui se battent, ça en jette), de combats épiques (la mine des gobelins), et d'un final en pointillés (les Nains s'échappent, Azog n'est pas tué)... Et donc attend la suite ! Un premier volet "mise-en-bouche" on va dire, un peu comme La Communauté de l'Anneau d'ailleurs. Bon, l'histoire est un peu vaine même si fort plaisante... D'un point de vue dramatique, y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
En somme, Le Hobbit n'est rien d'autre qu'un Seigneur des Anneaux Bis, qui n'ose jamais s'éloigner complètement de la trilogie, tout en proposant pourtant un spectacle solide entre action, aventure, et humour. Ça bouge tout le temps, et hormis le début du film, on a rarement le temps de s'ennuyer. Si le résultat final est assez propre, on regrette surtout le réel manque d'ambition de Peter Jackson, qui a franchement joué la carte de la facilité. Même si j'attends la suite avec une certaine impatience, je doute en revanche de l'utilité d'en faire une trilogie. Wait & See...
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