Le Lorax par Analytik

Deux ans après Moi, Moche et Méchant et une année avant sa suite, Chris Renaud s’attaque à l’écologie dans l’adaptation du livre du Dr Seuss publié pour la première fois en 1971 qui est devenu rapidement un grand classique aux USA. L’adaptation du livre a rencontré par ailleurs un franc succès outre-Atlantique en récoltant pas moins de 213 millions de dollars. Ce film d’animation mérite-t-il tant de succès?

Cocorico! Les studios Français créateurs de Moi, Moche et Méchant sont de retour pour cette adaptation du Lorax. Si la qualité du premier réalisé par Renaud n’est pas à remettre en cause, ce film qu’est Le Lorax partage déjà plus l’opinion.
Il faut le concéder, en terme d’animation, Pixar dépasse largement tous ses concurrents sur le volet technique. Cependant nos petits français ont réussi à se débrouiller sur Moi, Moche et Méchant en apportant beaucoup de fraîcheur. Malheureusement ici, Le Lorax ne se renouvelle pas et offre à nos petits yeux fragiles des couleurs un peu trop prononcées brulant au passage nos rétines. Si techniquement le film n’a rien à se reprocher grâce à une fluidité réussie, c’est ce clinquant des couleurs qui pose problème et qui gâche notre bonheur de voir ces personnages évoluer dans un univers plus ou moins onirique.

Car si quelque chose est réussi avec Renaud et nos studios français ce sont bien les personnages. Ici nous retrouvons avec un concentré assez juste, loin des pitreries et pirouettes de facilités, un humour sympathique, sans fioritures, pour des moments d’hilarité. Jouissif donc. Même le Lorax, personnage atypique et gentiment agaçant, trouve la bonne formule pour nous faire sourire et nous laisser respirer un petit air frais.

Au-delà de l’aspect comique reste le propos principal du film, son message écologique assumé qui fera faire lever les yeux au ciel les plus alertes d’entre nous. En dehors de ce moment un peu délicat, l’anticapitalisme est également avéré ici où le rejet du profit est exprimé avec véhémence par la masse populaire contre le méchant chef d’entreprise. Ce message est clairement la faiblesse de ce film d’animation où la prise d’opinion du spectateur devient inexistante.

Prenez des couleurs un peu vives, des personnages inspirés et une histoire trop engagée. Voici la recette de ce Lorax, conte pour enfants version grand écran prenant un peu trop dangereusement la pente moralisatrice. Assez loin des Pixars niveau beauté visuelle, Le Lorax reste néanmoins sympathique à suivre et devrait satisfaire nos petits bambins.