-Que ce soit bien clair : le DRElmer qui écrit cette critique n'est pas tout à fait celui qui veut faire son intéressant. Je me suis simplement donné du mal pour trouver le titre-
On a écrit un roman pseudo-dramatico-amouro-cathartico-nigologique pour des jeunes en manque de personnalité ? On a vu que les teen-movies ont eu pas mal de succès ces derniers temps ? Voici la recette du n-ième film pour ados en pseudo mal-être :
_Prenez un peu de Donnie Darko pour repomper deux-trois scènes du film et les problèmes psycho du personnage
_Prenez un peu de Mysterious Skin pour le pédé décomplexé et le background d'attouchement sur mineur
_Rajoutez une jolie fille bankable du moment et des acteurs plutôt good-looking pour faire genre
_Quelques chansons de l'époque pour la route
_Quelques aphorismes aberrants et des phrases trop dark pseudo-deep ("I am infinite" nan mais mdr)
_Des métaphores super subtiles (le "Tunnel" nan mais mdr)
Et c'est gagné ! Vous aurez touché la plupart des ados qui sont persuadés d'être différents des autres.
Maintenant, dur retour à la réalité, c'est loin de se passer comme ça.
Charlie est donc un petit ado de quinze ans, assez mal dans sa peau. Il a des hallucinations, des problèmes psychologiques et tout, bon. Il arrive au lycée, il ne connait personne, se fait bizuter, bon. Il rencontre des terminales déjantés carrément par dépit et même franchement plutôt par hasard, et c'est là que la bullshit commence, c'est pas crédible une seule seconde. Si seulement c'était aussi facile de rencontrer des vrais amis dans la vraie vie : c'est pas comme ça que ça se passe. Quand t'es mis à l'écart, ça veut bien dire ce que ça dire, les secondes te chient dessus, les premières aussi, et les terminales ont autre chose à foutre que d'avoir du temps à t'accorder.
M'enfin, on n'a qu'à dire que notre petit Charlie a eu un coup de chance. Et en plus un prof est là pour l'aider. Il en a de la veine ce petit gars. Sinon, pour ce qui est de la crédibilité de ces terminales caricaturés à l’extrême, je répète, caricaturés à l’extrême, on atteint le niveau zéro. ils deviennent potes avec Charlie en quinze secondes, ils ont tous des backgrounds trop hard.
Genre en Terminale ils ont déjà tous eu des problèmes de drogue, d'alcoolisme, de prostitution, des trucs vachement sales pour de vrai, hein.
Pas crédible, j'ai dit.
Bref, Charlie va à des soirées et il se met bien, il trouve une copine et il découvre que c'est chiant d'avoir une copine, en plus il l'aime pas tellement. Il a un groupe de potes super sympas, à l'écoute. Là je comprend plus bien le principe du film. C'était pas censé parler d'un ado qui n'arrive pas à s'intégrer ? Ah si, merde alors, ça perd toute cohérence là.
Et tout ce manège s'arrête (enfin ?) avec un semblant d'histoire amoureuse qui vient, accrochez-vous bien, bouleverser ce petit groupe pourtant soudé.
Et, accrochez-vous encore une fois, tout ce manège reprend, d'un rapide et facile coup de baguette magique. Le petit Charlie (en seconde, pas très intéressé par le sport, plutôt par les livres), pète littéralement à lui tout seul la gueule de trois Tight Ends Quarterbacks de terminale qui font deux têtes de plus que lui.
Pas crédible, j'ai dit.
Tout ce bordel continue, jusqu'à ce que ça se termine presque, quand toute cette clique ultra-gonflante de terminales fraichement diplômés s'en va. Juste avant, Charlie vient de se taper la jolie fille dont il était amoureux depuis le début, le truc qu'on avait pas du tout, mais alors PAS DU TOUT envisagé. Parce qu'en plus d'être (vraiment, vraiment trop) prévisible, c'est toujours pas crédible.
Ensuite Charlot retombe dans sa dépression, bla bla bla, et on apprend la révélation, alors qu'on imagine qu'il va se suicider. Une vieille histoire qui a mal tourné avec sa tante, la peur que la même chose se reproduise avec son amoureuse.
Et puis re bla bla bla. Et puis voilà, ça termine bien. Il en a de la chance ce petit Charlie. Je met la même note qu'à Mysterious Skin parce que c'est vraisemblablement la même chose.