Je n'aime pas les films de gangsters. Disons plutôt qu'ils ne me font rien et m'ennuient plus qu'autre chose, sans que je n'aie jamais pu comprendre pourquoi ce genre était vénéré par beaucoup de cinéphiles...

Mais devant un tel récital visuel et scénaristique, comment aurai-je pu rester insensible ?
Le film s'ouvre en plus sur une séquence fabuleuse, celle du mariage de la fille Corleone, qui s'étale, s'étale... Je ne saurai pas du tout dire combien de temps a duré ce mariage : 10 minutes, une heure ?... La notion du temps m'a quitté durant toutes les scènes (pas seulement du mariage, mais aussi du film) et j'en suis resté complètement béat. La première scène, où l'homme vient demander de l'aide à Vito Corleone, est magnifique. On croit d'abord au monologue, avant que n'apparaisse enfin la sombre silhouette du parrain, frissons assurés devant cette 'arrivée'. Les personnages nous sont ensuite présentés, où les fils de Corleone commencent à prendre de l'importance, ce qui augure déjà de la suite du film. A titre personnel, j'ai été totalement subjugué par l'arrivée de Brando lors de la danse avec sa fille, qui clôt admirablement un mariage inoubliable.

Le reste du film tient les promesses et échos que j'ai pu en recevoir : une leçon de bout en bout, où chaque personnage laisse exploser son charisme. Comme je l'ai dit plus haut, le temps s'arrête devant ce film. Déjà, j'ai eu la salutaire occasion de le voir au cinéma, ce qui a accentué cet effet du "ça fait déjà trois heures ?!". Souvent dans ce genre de film, je cherche toujours la petite longueur qui va faire que ça ne sera pas parfait : il n'y en a pas ici. Nulle part.

LE PARRAIN est un summum, un accomplissement total de ce que le cinéma peut proposer en terme de scénario et de scènes désormais cultes. Le cheval, la femme qui se fait battre dans sa chambre, l'ascension impressionnante de Michael ou encore les panoramas resplendissants de le l'Italie provinciale : autant de moments marquants d'un film qui laisse sur place.

J'attends de voir la suite, qui visiblement de très bonne facture aussi, mais je ne sais pas si c'est possible de faire un film aussi 'parfait'.

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le 10 déc. 2012

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Pariston

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