Il était une fois...

Le film est une adaptation très fidèle du conte éponyme de Charles Perrault, jusqu'à en garder la cruauté induite par le personnage de l'ogre.

Ce dernier est interprété par un génial Jean-Pierre Marielle qui, sous une tonne de maquillage et une perruque rouge, en fait des caisses, et donne de la voix pour un personnage qui peut paraitre terrifiant pour les plus petits.

Visuellement, le film est vraiment (trop ?) proche de Peau d’Âne, réalisé un peu plus tôt par Jacques Demy, avec ses costumes soignés, ces décors clinquants, et une impression discrète mais visible que tout ça parait un peu faux.

Ici, pas d'âne qui chie de pièces, mais des souverains du roi qui ont de très grands chapeaux de fer, des gens en armure, et je le répète, un très beau soin aux costumes.

Le reste des acteurs est aussi idéal, avec un Jean-Christophe Maillot (dit Titoyo) qui compose un Poucet très fragile, faible, mais qui change peu à peu en rencontrant la princesse. Notons aussi la présence de Jean-Luc Bideau dans le rôle du roi, et surtout, le film est narré, à la manière d'un conte, par Roger Carel. Rien que ça, je signe des deux mains !

J'avais détesté le film que Olivier Dahan avait réalisé en 2001, car il occultait selon moi une grande partie du charme du conte de Perrault, à savoir la cruauté. Cruauté d'une famille qui abandonne ses enfants car elle ne peut pas les nourrir, celle d'un ogre qui mange de la chair humaine tout en paraissant menaçant, et la maison de l'ogre qui représente elle aussi une certaine forme d'horreur, car peinte en rouge. On peut y supposer que le sang a coulé pour nourrir l'ogre et sa famille.

Orné d'une très belle musique de Francis Lai qui caractérise chacun de ses personnages par son propre thème, Le petit Poucet est une belle réussite, qui réussit à la fois à ne pas prendre les enfants pour des neuneus et les adultes pour des enfants neuneus.