Doux-amer

Le dernier film de Zack Braff sent l'expérience personnelle à plein nez. Basé d'un bout à l'autre sur les sentiments et les relations familiales, il raconte avec force les efforts d'un homme pour vivre son rêve d'acteur, d'un père pour être plus présent pour ses enfants, et d'un fils pour affronter la mort de son père.

Braff s'entoure avec un plaisir vraiment contagieux d'une excellente brochette d'acteurs et d'une équipe technique au poil (un pouce levé pour la photo). L'ambiance a quelque chose de bon enfant, et n'est pas sans évoquer Scrubs, évidemment (le segway du rabbin, les rapports aux autres, les grimaces de Braff toujours aussi savoureuses...).

Pourtant, alors que je passais du rire aux larmes et du froid au chaud, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le film manque d'un petit quelque chose. En fait, j'ai même plutôt eu l'impression qu'il commençait beaucoup de choses et n'en finissait quasiment aucune. A la fois road movie, film d'initiation, film d'acceptation de la perte de l'autre, etc, il finit par se perdre entre toutes ces voies commencées et jamais terminées (et les nombreuses discussions). Qu'il soit à la fois drôle et triste ne m'a pas dérangé : je pense qu'en cela il illustre parfaitement la vie normale qu'il veut reproduire, et se rapproche de cette jolie phrase qu'a le père sur son lit d'hôpital : "Quand les choses deviennent trop tragiques, on retombe dans la comédie".

Zach Braff reste un excellent acteur (il est sublime dans ce rôle taillé sur mesure), et un très bon réalisateur, car son film, s'il s'éparpille un peu trop et ne décolle pas véritablement a le mérite d'être un très beau film de sentiments. J'ai rit, j'ai pleuré, je me suis attachée à ces personnages très humains. Et comme tout le monde je me suis retrouvée dans le personnage d'Aidan qui cherche un sens à tout ça !