Au Commencement de l’Épopée

Quand j'étais enfant, je n'avais alors même pas 10 ans, Le Seigneur des Anneaux me faisait peur. Je n'y connaissais rien, je ne savais même pas qu'il y avait trois films et encore moins qu'avant d'arriver au cinéma c'était d'abord un univers littéraire extrêmement riche et célèbre. Pour moi, ça se limitait juste aux premières minutes inquiétantes du film, où on nous parlait d'un mal absolu, où il y avait une créature bizarre dérangeante et des monstres dégueulasses en armure qui me faisaient flipper. Ces courtes scènes terrifiantes m'avaient suffi pour me dire que je ne regarderai pas ce film d'horreur.

Puis un jour, alors que moi et mon frère nous faisions garder par une baby-sitter, probablement une fille d'une vingtaine d'année qui habitait dans le coin (du moins c'est ce dont je me rappelle), cette dernière nous persuada de regarder ces films qu'elle disait géniaux. Ce fut ma première vraie introduction à l'univers de Tolkien. J'aimerai bien dire que ce fut une révélation, que je tomba sous le charme et que depuis ce jour je suis un grand admirateur de la trilogie. Mais pas du tout. Je n'en ai en réalité presque pas de souvenirs.

Ce n'est que plus tard, après avoir vieilli de quelques années, que je me replongea par moi-même dans ce monde d'heroic-fantasy, avec un peu de crainte je dois l'avouer. Et là, oui, ce fut le choc.

Ça fait presque 20 ans maintenant que le film est sorti, pourtant c'est toujours avec le même émerveillement et la même excitation à chaque fois que je replonge dans cette trilogie. Je ne suis plus un enfant, les films d'horreur ne me font même plus peur, mais ces trois films continuent d'exercer une forme de fascination sur moi. Comme dirait l'autre, ils me sont très précieux...

Encore aujourd'hui, et je suis sûr que ce sera toujours le cas dans 20 ans encore, les orques me font presque frissonner. Faut dire que Peter Jackson enchaîne les gros plans sur leurs visages hideux.
Encore aujourd'hui, les paysages de la Comté m'apaisent, avec ces maisons rondes dans les collines. Et Fondcombe (ou Rivendell en VO) m'émerveille par sa beauté. Alors que les cavaliers noirs m'angoissent avec leurs cris et leurs voix stridents.
Encore aujourd'hui, je suis impressionné par l'ampleur d'Isengard et de la Moria, et la bataille face au troll est toujours aussi nerveuse.Avant que n'arrive bien sûr le duel mythique entre Gandalf et le Balrog et la chute terrible du magicien que l'on croyait mort alors.
Encore aujourd'hui, je suis comme hypnotisé lorsque la communauté arrive chez les elfes, dans la Lothlorien, un lieu magique et mystérieux
Et encore aujourd'hui, je suis ému par le sacrifice de Boromir dans la forêt et le départ de Frodon et Sam qui décident de quitter la communauté.

Si le film continue d'avoir autant d'effet sur moi, et sur bien d'autres, c'est évidemment grâce au talent de Peter Jackson, un réalisateur exceptionnel qui a adapté ce qui, paraît-il, était inadaptable, et de Howard Shore, celui qui a créé tant de thèmes mémorables qui ont élevé cette aventure parmi les légendes. Mais j'aimerai surtout mentionné ceux qui le sont moins souvent mais qui sont pourtant tout autant à l'origine de cet univers fantastique.

Il y a d'abord tous les artisans de Weta Workshop qui ont travaillé pour concevoir tous les accessoires, armes, armures, prothèses et maquillages utilisés dans la trilogie. Richard Taylor, le fondateur et directeur artistique de la société, et son équipe ont matérialisé la vision du cinéaste Néo-Zélandais. Ce sont eux qui sont également responsables des excellents effets spéciaux et qui ont notamment rendu les différences de taille entre les personnages réalistes.
Il y a ensuite John Howe et Alan Lee, deux illustrateurs à qui Jackson demandera de concevoir les décors et costumes. C'est à eux par exemple que l'on doit l'aspect de la Comté ou de Fondcombe. En tant que concepteurs artistiques, ils ont géré la création de ce monde de mythes et de légendes.
Puis il y a Ngila Dickson et son équipe qui ont élaborés les costumes en adaptant chaque style en fonction de la race des personnages.
Il y a enfin Andrew Lesnie, le directeur de la photographie qui, par ses éclairages, à donner l'aspect féérique de Fondcombe et celui magique de la Lothlorien. Et comment oublier cette magnifique scène romantique entre Aragorn et Arwen, une scène presque onirique. Andrew Lesnie remporta d'ailleurs un Oscar pour son travail sur ce film, à l'instar de Richard Taylor et d'Howard Shore.

La Communauté de l'Anneau, c'est l'introduction parfaite en Terre du Milieu. Même si ce n'est pas l'opus plus épique ni le plus spectaculaire, c'est probablement celui le plus envoûtant et enchanteur. Il est la première partie de ce qui sera la plus grande trilogie du cinéma.