Premiers éléments marquants, après quelques minutes de visionnage, la finesse de la réalisation! Il y a une tonne de détails qui fourmillent à l'écran, s'en est presque déconcertant vu la date de sortie du titre, la musique quant à elle est plaisante et crée une ambiance très reposante et pour finir Seita et Setsuko sont des personnages incroyablement attachants. Mais on leur devine un destin tragique dû au plan d'ouverture, donc c'est avec une appréhension constante que j'e m'embarquerais dans cette aventure. Petite remarque sur, le scénario, il n’est pas révolutionnaire, une énième histoire des misères de la guerre, et je dois dire que j’en connais un rayon, mais c’est un détail puisqu’on n'y fait pas vraiment attention, dès le commencement, on est pris dans l'instant, on vit le moment et l'immersion se fait rapidement sans qu'on s'en rende compte.  

Un peu après la moitié du film, c'est un écœurement intense qui, s'emparant de moi, me fit prendre conscience de la profondeur de cette œuvre.  Effectivement les malheurs affluent, et je ne cesse de m'étonner devant toute la violence gratuite dont nos deux jeunes protagonistes sont victimes, de voir leur souffrance, sans parler de la lourdeur et la cruauté de leur sort, tout ça m'a fait quelques remous dans le ventre. Froid de nature, comme je le suis, c'est déjà un exploit que de m’avoir fait ressentir de l'empathie pour leur tracas, encore plus pour un film d'animation. Et je commence alors à me demander, si la notoriété du titre ne serait pas uniquement due à son effet, oignon dans les yeux…  

Mais finalement, la réponse est non ! Et bien heureusement.

Le film continue sur un ton nonchalant, presque naïf et bon enfant, malgré leur situation indéniablement désastreuse.

Et après, force est de constater que, oui ça fait mal, mais c'est beau ! Tout est tellement bien mis en scène que l'on est tout simplement émerveillé par ces quelques petits moments de grâce, comme la scène où ils jouent du piano, ou même leur chansonnette sous la pluie. Devant ces instants, en tant que spectateur, on se sent privilégié. Pour ma part, j'avais l'impression d'être au cœur de quelque chose de très intime, d'ailleurs je ne peux que m'incliner devant le réalisme avec lequel tout ça a été mis en dimension.  

Comme c'est ma toute première critique sur ce site et que je ne sais pas trop comment m'y prendre, je vais me contenter de ces quelques lignes, par peur d’en faire trop.

Pour conclure « Le tombeau des Lucioles » est beaucoup plus que la simple fable d'un cas isolé, vous vous en doutiez surement, mais c'est surtout celle de la vie dans son absolu, il démontre avec une grande poésie (jolis dessins aidant), que même dans les moments les plus obscures et éprouvants, on aura toujours besoin d'amour (la scène du câlin sur le lit) et d'un peu de beauté (les lucioles).  

Je tire mon chapeau à Isao Takahata.
TheMaker
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le 8 avr. 2014

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le 8 avr. 2014

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TheMaker

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