Allez jusqu'aux pointillés pour éviter le résumé, si vous n'avez pas vu le film.

1846. Un petit groupe de saltimbanques et leur cocher tombent sur un comédien agonisant. Ils sont arrêtés à un poste-frontière du comté de Stockholm. Le consul Engermann a parié avec son ami médecin et le préfet de police Starbeck que cette troupe spécialisée dans le messmerisme arriverait à démontrer l'existence de fluides dépassant la science. Ces trois riches oisifs ridiculisent le docteur Vogler, son épouse déguisée en homme, leur cicerone Tubal. Mais lors de la représentation privée, Vogler décède et son corps est emmené dans le grenier pour autopsie. Le médecin dissèque en fait le cadavre de comédien du début et s'épouvante en voyant Vogler aller vers lui. Mais Vogler enlève sa barbe et sa perruque. Sur le point d'être emprisonné, il est sauvé par un ordre du prince, qui veut une représentation privée. Mais la mémé qui fait des potions décide de les laisser en plan.

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Derrière ces saltimbanques, il est encore permis de voir une métaphore de l'artiste, humilié par des autorités fort ridicules ou pernicieuses.

Quelques rôles amusants de soubrette écervelée flirtant avec le cocher.

Une photographie toujours aussi épurée, romantique et limpide. De beaux sous-bois, des éclairages obliques pré-Ridley Scott. Une scène de fantasmagorie au moment de l'autopsie, avec des images frappantes avec peu de moyens : un oeil dans un encrier ; deux fantômes apparaissant dans un miroir qui se brise. On retrouve ici le goût pour l'occulte qui trouvera chez Bergman son apogée dans "L'heure du loup".

Et puis cette attention aux visages, à ce qu'ils révèlent du statut social, ou peuvent faire croire lorsqu'on se place du point de vue de l'illusionniste. Magnétisme renforcé chez Vogler par son prétendu mutisme.

Encore un très bon Bergman, y'en a-t-il de mauvais ?
zardoz6704
8
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le 10 avr. 2014

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zardoz6704

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