Le vent se lève, il faut tenter d'écrire (une critique)
Comme j’ai quelques jours où j’ai un peu de temps je me suis dit que je pourrais me faire un ciné, et comme je suis un garçon très original je suis allé voir le dernier film de Miyazaki.
Hum.
Je dois avouer qu’au moment où j’écris ces lignes je ne suis pas encore sûr de la note que je vais mettre (même si je commence à avoir une idée).
D’emblée Miyazaki nous plonge dans le quotidien japonais d’avant la seconde guerre mondiale. Jiro Horikoshi, un concepteur d’avion, nous est d’emblée montré confronté aux difficultés de son pays et de son temps, au premier rang desquels les tremblements de terre et la pauvreté.
Ce Miyazaki se veut donc plus réaliste avec des moments assez sombres. Pourquoi pas, mais cela risque d’en désarçonner plus d’un. A titre personnel je regrette surtout le manque d’immersion du film ; j’ai eu l’impression de tout le temps être maintenu à distance.
Il faut dire que le personnage principal traverse lui-même le film comme indifférent. Ses rêves les plus fous, inspirés de ceux de l’ingénieur italien Caproni, sont portés sur la construction d’un nouveau type d’avion… qui intéresse beaucoup l’armée. Horikoshi va y sacrifier presque tout, et même sa relation avec Nahoko en pâtira.
Ce qui est surtout fort troublant, c’est qu’Horikoshi ne se focalise que sur son travail sans guère de regret que ses créations puissent se faire instrument de guerre. A quelques reprises, c’est évoqué mais comme un fatum sur lequel personne n’aurait d’emprise : « les avions sont à la fois bénis et maudits » ou quelque chose comme ça. Peut-être y a-t-il des éléments bien connus du public japonais qui permettent d’éclairer plus positivement le personnage (mais alors pourquoi ne pas les avoir inclus dans le film ?), mais cela me laisse pour le moins perplexe…
A côté de ça, l’histoire d’amour ravira sans doute les amateurs et amatrices de romance, et il est vrai que le passage au sanatorium a son charme. Passage qui fait écho au roman la Montagne Magique de Thomas Mann où des convalescents en oublient le monde. Enfin la conclusion est amère, et si cela semble voulu, j’ai du mal à apprécier (c'est peut-être lié à la mentalité japonaise, je ne sais pas) le fait que Nahoko veuille « ne laisser que des bons souvenirs » à Jiro.
Jusqu'au bout, Horikoshi est montré comme un passionné qui cherche à concrétiser ses rêves et c'est le récit des échecs puis de la réussite des essais de vol. J'ai quand même eu du mal à me passionner pour cette partie...
(switch word/SC)
Alors quelle note? je dirais que ce sera de toute façon maximum 6, mais je pense même... 5. Voilà c'est fait. Ça me fait un peu mal au cœur de mettre une note pareille à un Miyazaki (depuis quelque temps la magie des films d'Hayao retentissait de moins en moins en moi cela dit), mais c'est trop chargé d'ambiguïté, et trop distancié tout en étant assez peu critique. Cela dit ça créera sans doute un effet de seuil dans ma notation SC.