Dernier film du célèbre réalisateur Hayao Miyazaki, Le Vent se lève est un film d'animation qui s'éloigne un peu du parti pris très fantastique des dernières productions Ghibli pour revenir à une histoire plus réaliste et des séquences à l'esprit moins "cartoon", dans la veine d'un Porco Rosso notamment (même si celui-ci était plus fantaisiste quand même dans son traitement).
Cette affiliation se retrouve bien entendu dans l'une des thématiques du film, l'aviation. Cet amour pour l'aéronautique que semble éprouver le cinéaste japonais se retrouve à nouveau à l'affiche et se transmet parfaitement au spectateur à travers un personnage passionné et travailleur.
On ne rentrera pas dans les thématiques autour de la guerre (faute de connaissance réellement précise à ce sujet) bien qu'elles seraient sans doute très intéressantes à étudier et à prendre en compte ; mais on soulignera plutôt la subtile (voir trop léger ?) présence de la nature, si chère là aussi au studio, avec les éléments (le vent bien sûr mais aussi le feu avec l'incendie, la terre avec le tremblement de terre et l'eau avec la pluie) ainsi que des références littéraires toujours plaisantes à voir figurer dans une œuvre cinématographique (La Montagne Magique de Thomas Mann).
La réalisation est magnifique, tout est beau et donne envie de se plonger dans ce monde de peinture qui ne déçoit jamais. La musique sent un peu le réchauffé par moments ceci dit, sans perdre sa qualité intrinsèque.
Alors oui le tout est un peu trop long pour ce que le film avait à raconter, l'histoire d'amour tire larmes semble là aussi réchauffée sur quelques aspects (on à l'impression que le film cherche à refaire de l'émotion comme dans Le Tombeau des Lucioles) et les scènes de rêve ne sont guère passionnantes ; mais tout cela n'empêche pas de trouver dans Le Vent se lève un bon film d'animation, moins folklorique mais tout aussi émerveillant que d'habitude.
Sans être aussi parfait que Porco Rosso dans la concrétisation de ses intentions, le dernier ouvrage de Miyazaki parvient quand même à s'élever un peu au dessus de la masse et à supplanter des œuvres à bout de souffle telles que Ponyo par exemple.