Les Aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne par Sissen
Tintin, c'était le rendez-vous du soir sur France 3 et les BD collectionnées religieusement. Sans en garder pourtant énormément de souvenirs, je me rappelle l'ambiance un peu vieillotte certes mais assez souvent ésotérique et mystérieuse ("Les Cigares du Pharaon" en tête) pour capter un peu de ma fascination. C'est par curiosité et confiance envers Spielberg que je suis allée voir ce film.
Malgré une scène d'ouverture touchante, on abandonne assez vite l'espoir de retrouver l'univers de Tintin.
Les personnages sont des clichés alors qu'il y aurait eu matière à les humaniser un peu en gardant cependant leurs traits connus. Ici, on utilise mal les gimmicks de Dupond et Dupont en les servant trop (la joute sans queue ni tête dans l'appartement du pickpocket) ou pas assez (la chute dans l'escalier : je mets ma main à couper que, toutes oeuvres confondues, ils tombent toujours tous les deux et ne sont jamais séparés par plus d'1,50m...). Le Capitaine Haddock n'est plus un joyeux alcoolique à la gouaille amusante mais un grossier poivrot qui rote, boit de l'alcool chirurgical et fait des blagues zoophiles. Tintin est insipide et réfléchit à 2km/h. Seul Milou est à peu près potable... jusqu'à ce qu'il rote, lui aussi.
J'ai donc assez vite fait abstraction du titre du film pour le regarder comme un film d'aventure sans licence associée. Et non, ça ne marche pas non plus, c'est même l'un des pires Spielberg que j'ai vu. Les scènes d'actions manquent de "coups intelligents" ou graphiquement intéressants et on sent tous les deux mètres les séquences faites de A à Z pour la 3D. Car j'ai vu ce film en 2D, pour justement éviter de donner un crédit non mérité à un film par simple émerveillement de gamine devant des images en relief. J'attendais l'émerveillement de gamine suscité par un univers qui a tissé en partie mon enfance et cet émerveillement n'est pas arrivé.
Non, non, non et re-non. J'ai mis 4 pour quelques rares blagues décalées mais drôles (la porte "supposée être verrouillée") et pour la prouesse graphique que personne ne peut nier. On voit quand même les stries des ongles et j'ai du, lors de plans sans personnages, me rappeler qu'il ne s'agissait pas de décors réels. Beaucoup aiment le générique de début... Oui, les références sont sympas, le fan-service est assuré mais Spielberg pourra-t-il un jour arrêter les génériques styles "ombres chinoises" pour que celui de "Arrête-moi si tu peux" retrouve son originalité ? Je l'espère.