La musique nous tiens constamment par la main et nous rappel constamment que là, ça y est, C'EST LE MOMENT DE CHIALER. Et parfois semble oublier que l'image, seul, peux aussi véhiculer des émotions.
Quand elle ne rentre pas en surenchère avec l'image, elle se positionne donc en écho et semble constamment répéter ce que dit l'image. Agaçant !
Dommage car elle est très très envoutante et j'ai beaucoup aimé son cachet.
Côté animation on reconnait tout de suite la pâte de Mamoru Hosoda avec son chara-design qui jure un peu avec des décors figés (ou superficiellement animé à coup de compositing dans ta face) qui semblent imposer un réalisme contemporain un peu tape à l’œil, voir vulgaire. (à l'image des mangaka qui claquent des décors photo-réaliste dans leur planches).
On reconnait également son gout et sa rigueur pour les plans soigné, très efficace et très "filmique". Ce qui donne un côté cinématographique à l'objet.
Chacun ses gouts, mais de mon point de vue, quand on utilise l'animation comme médium c'est pas pour copier/répéter les formes, les gimmick du cinéma. Sinon à quoi bon ?
Sinon j'ai beaucoup aimé le charme de la campagne. ça donne envie de s'y installer !
J'ai également beaucoup aimé ressentir ce contraste entre la civilisation et la nature qu'on trouve parfois dans certain vieux film japonais.
Et aussi ce symbole de la femme forte qu'ont pu traiter Ozu et Naruse.
Seulement, dans ce dessin animé, je n'ai à aucun moment ressenti ce calme paisible, fragile mais puissant et dangereux de la nature (Myazaki). Les personnages ( trop caricaturaux ) et leur traitement psychologique prennent beaucoup trop de place et ne laisse aucun moment d'évasion sensible au spectateur assailli de MAIS TU VAS CHIALER OUI !
A part quelques scènes Disney, on ressent quand même énormément le rythme scénaristique et la "mythologie" plastique des mangas.
Là ou Myazaki semblait parfois s'en émanciper pour créer sa propre grammaire, Mamoru a fait le choix de composer son film avec la syntaxe populaire des séries d'animation japonaises et malgré un regard intéressant posé sur la société, la forme pop et ses codes étouffe et enferme le spectateur dans un pathos grossier.
Une chose étrange aussi, c'est cette fascinante hybridation entre réalisme contemporain (décors et psychologie des personnages) et l'incrustation plastique de cette mythologie populaire qui créée un réel un peu fantasmé, un décalage/contraste/paradoxe vraiment étonnant qui n'en finit pas de me surprendre à défaut de me séduire tout à fait... (hybridation qu'on retrouve de plus en plus dans le format sériel nippon)
Pour conclure, vous savez, en gros je regrette "ces moments ou il ne se passe rien" que les japonais savent rendre si poétique et beau.