Un grand patchwork futuriste
Les fils de l'homme est un film qui fourmille d'idées, mais l'ensemble donne un petit un peu trop l'impression d'un patchwork grossier : on ne sait jamais vraiment où veut en venir le réalisateur. Veut-il montrer que l'histoire se répète en parlant de camps de réfugiés et de régimes totalitaires ? Veut-il parler de la fin de l'humanité ou préfère-t-il s'intéresser à des groupes de résistants poseurs de bombes ? Pourquoi les réfugiés parlent-ils allemand ? Pourquoi la sage-femme fait elle des incantations vaudou ? Tant de questions auxquelles je ne trouve pas vraiment de réponses et qui me font dire que ce film repose avant tout sur de l'esbroufe visuelle (plusieurs plans séquences sont techniquement bluffants). Alfonso Cuaron semble vouloir nous en mettre plein la vue et caser des références un peu partout pour nous montrer que son film est riche et profond, mais en terme de narration et de cohésion, tout cela sonne faux. Manque de chance, le casting est tout sauf impressionnant, à commencer par Clive Owen dont l'inexpressivité chronique pénalise grandement le bon déroulement de l'histoire.
A vrai dire, pendant une bonne partie du film, je me suis posé la question de savoir s'il me plaisait ou non : dès qu'une scène m'enthousiasmait, elle était irrémédiablement suivie d'une autre que je trouvais ratée, et vice versa. Difficile dans ces conditions d'être dithyrambique, même si quelques passages m'ont vraiment plu. Quelques détails comme la mauvaise intégration de chansons connues ou les taches sur la caméra lors d'un plan séquence m'ont en outre vraiment dérangé lors du visionnage. Au final, je ressors assez déçu, car le pitch initial (la stérilité mondiale et la fin d'une espèce) était annonciateur d'un grand film.