Tout est entendu est prévisible : exposition décapante mais sans risque, gags trash, récit initiatique qui se conclut sur un happy ending bon enfant pour tout le monde, de toutes les façons possibles et imaginables. Pas la moindre subversion, pas la moindre surprise, voir même, pas la moindre originalité en dehors d'un pitch un minimum fun. Mais ça n'est pas bien grave.
Les Kaïra se créent leur petit univers, très bien équilibré entre réalisme et archétype : situations, dialogues et personnages suffisamment crédibles pour faire rire par vécu (ou au moins par référence), se vautrant en même temps dans les grandes figures narratives classiques pour insuffler de l'épique à l'histoire (une seigneurie dans un quartier de Meulin sur laquelle règne tyranniquement Sire Warner, auquel finiront par s'attaquer les trois valeureux manants Mousten, Abdelkrin et Momo au cours d'une quête initiatique où deux découvriront l'amour, le troisième sa vocation, et tous ensemble, la gloire).
Clairement déconseillé aux âmes prudes (malgré un fond, encore une fois, tout ce qu'il y a de plus politiquement correct), gentiment drôle et pas dénué de sympathie pour les autres.
PS : Une fois n'est pas coutume, j'utilise l'expression "une fois n'est pas coutume" sans vraiment savoir ce qu'elle signifie. Plus sérieusement, une fois n'est pas coutume, j'ai piqué la "blague" du titre, c'est aussi celui d'un épisode de Community.