Injustement assassiné par la critique cinéma lors de sa sortie en 1992, ces Nerfs à Vif n'en demeurent pas moins un grand cru de Scorsese. C'est le premier que j'ai vu de lui, au cinéma, lors de sa sortie. Malgré un scénario de thriller des plus classiques, le film est traversé d'images violentes orchestrées par Scorsese.

Violence des rapports au sein d'une famille bourgeoise en reconstruction. Violence de la culpabilité d'un avocat qui n'a pas correctement défendu un criminel monstrueux. Violence de la vengeance qu'exerce le personnage de De Niro pendant tout le film.

Avec le recul, je trouve d'ailleurs frappante l'interprétation de De Niro, couplée à la mise en scène de Scorsese, qui trouvent là, par moment, des réminiscences de Taxi Driver. Quand Max Cady sort de prison, on a l'impression de voir Travis Bickle revenir 15 ans plus tard. Les clins d'oeil à la palme d'or de Scorsese se multiplient jusqu'au final, qui a été tant décrié à sa sortie.

On avait reproché à Scorsese de faire du Terminator, alors qu'il ne faisait que se réapproprier les codes de mises en scène de l'époque pour mieux exacerber la violence de la situation. D'ailleurs le réalisateur avait fait de même avec la fusillade final de Taxi Driver, où il se réappropriait de la même manière la violence des Vigilantes façon "Le Justicier dans la ville".

Un grand film à réévaluer.
mathieugandin
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le 7 août 2010

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