Ouf !

Le film démarre, premier plan. Toute la joyeuse coloc de Barcelone sur un trottoir de Saint-Pétersbourg. Argh ! Ce sera donc un copié collé de l'auberge espagnole, délocalisée en Russie ?

Je suis sur le point de renoncer à peine le film lancé mais je résiste à cette impulsion et me laisse entrainer.

Ouf ! Ce n'est pas un copié collé. C'est une suite, une vraie. Les mêmes mais 5 ans après. On a abandonné une bande d'étudiants finissant leurs études supérieures, avec des projets un peu utopistes, des responsabilités limitées, des chimères de futurs et une insouciance bien normale pour ces jeunes gens.

On les retrouve 5 ans plus tard. Les premiers tracas de la vie les ont culbuté. La jeune maman célibataire altermondialiste, la carriériste requin de la finance, l'amoureux transi prêt à tout, la maman qui se remet en couple, le paumé qui rame dans une carrière sans issue (Romain Duris en écrivain)...

Certes les personnages sont tous l'archétype d'une situation, mais c'est pour mieux nous offrir une mosaïque de perspectives et confronter les points de vues.

Le film est plus sérieux, peint des personnages plus nuancés que l'auberge espagnole, où les gags et comique de situation s'enchainaient. Avec le reflet que nous avons d'eux dans le premier film, les trajectoires qu'ils ont suivi nous interpellent, nous rebutent ou nous séduisent.

Et puis Kelly Reilly. Petite anglaise coincée du premier opus métamorphosée en sublime apparition, et composant qui plus est un personnage craquant.

Au final, Les poupées russes me plaisent plus aujourd'hui que L'auberge Espagnole.

J'attends une suite. Les mêmes, à 40 ans. Puis 50. Puis 60 pourquoi pas.