Les Bretons ont le droit à une sortie pré-nationale du film "Les Seigneurs". Pas vraiment un cadeau a priori. Avec un casting taillé pour retourner le plateau des "Enfants de la télé" autour d'Arthur, "Les Seigneurs" annonce la couleur : La grosse comédie franchouillarde. C'est dommage, le synopsis laissait envisager une chronique sociale à travers cette équipe de foot qui se bat pour sauver sa conserverie menacée de saisie. Le thème est trop peu voire mal exploité et surtout camouflé par les Dubosc, Ramzy et compagnie venus renforcer l'équipe bretonne. Les personnages, plutôt caricaturaux, irritent par leurs traits grossis à l'extrême. Seul Omar Sy en pastiche de Lilian Thuram relève le niveau mais pas de quoi s'offrir un second césar. Toujours au rayon des lendemains difficiles, j'ai nommé Frédérique Bel qui faute de mieux se retrouve encore une fois dans le rôle de "La blonde" potiche et cruche. Bien sûr, l'action se passant en Bretagne on n'échappera pas aux sempiternels clichés (Jurisprudence "Bienvenue chez les Ch'tis") même s'il ne pleut pas une seule fois du film.
Finalement, le 32ème de finale est peut-être la partie la plus réussie du film. Dans un stade Françis Le Blé chauffé à blanc, le match de foot est plutôt bien réalisé (du moins c'est pas moins bien filmé que cette blague de "Zidane, un portrait du 21ème siècle). La tension d'un match de coupe est palpable, celle particulière où le petit poucet parvient à rivaliser et à bousculer les grosses écuries françaises. On se dit alors que dépouillé de ces têtes d'affiches, il y a peut-être moyen de faire un vrai film social sur le football et la magie de sa coupe de France. Et puis non, coup de sifflet final, le fameux "Happy End Made In France" et rentrez dans vos chaumières. "Les Seigneurs" viendra grossir la liste des rendez-vous manqués entre le Football et le Cinéma.
Mention spéciale tout de même au générique de fin particulièrement réussi qui rend un bel hommage aux albums panini de notre jeunesse (certains me feront remarquer que cela existe encore mais c'était mieux avant !).