Le film du Coréen Kim Ki-Duk, Locataires, m'a fait pénétrer dans un univers original et hors du temps, loin du bruit et de la fureur, un univers onirique et poétique aussi, non exempt toutefois de critiques sur la société moderne.

Doit-on voir dans le héros mutique une sorte "d'ange", qui s'introduisant dans les maisons par effraction n'y fait pourtant que le Bien, léger et aérien, se construisant l'espace de quelques heures la vie qu'il ne connaît pas?

Kim Ki-Duk parlant de son film explique comment l'idée lui en est venue : " En enlevant un tract collé sur ma porte je me suis dit que les maisons où les tracts restaient intacts, étaient des maisons vides. La notion de maison vide me renvoyait l'image d'une personne solitaire et abandonnée. C'est alors que j'ai voulu raconter l'histoire d'un homme qui, en pénétrant dans une maison vide, la remplissait de chaleur humaine, et celle d'une femme « vidée » qui retrouvait avec lui un sentiment de plénitude."


Belle histoire d'amour aussi, où l'intrus découvre son double féminin, son alter ego en quelque sorte : une femme en butte à un mari violent dans une luxueuse maison vide qui n'a connu que colère et cris.
Sans un mot, ils s'apprivoisent et s'aiment, et leur errance est salvatrice pour elle, qui réapprend à vivre.

Rêve ou réalité? C'est la question que l'on se pose après avoir vu ce film à l'esthétique étrange et intemporelle.
Aurea

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