À moins d'accepter d'assumer une passion amusée pour les nanars, passez votre chemin.
Film français produit par Europacorp auquel Luc Besson a participé à l'écriture en compagnie des réalisateurs James Mather et Stephen St Leger, il s'agit du premier long-métrage pour ces deux irlandais remarqués sur la base d'un court-métrage publié sur le net. Malheureusement, on aura du mal à déterminer si ce sont des erreurs de jeunes réalisateurs ou la minceur du scénario qui rendent ce film aussi risible.
En effet, une fois passé le cabotinage relativement décalé de Guy Pearce (presque un Chuck Norris du XXIe siècle), on devine dès le début du film que l'ensemble sera simpliste, incohérent et tout sauf original. D'abord visuellement, on ressent très vite un certain manque de moyens dans le rendu de la prison spatiale. Par ailleurs, la course poursuite introductive est digne d'une mauvaise cinématique de jeu vidéo : brouillonne, avec des effets numériques dégoulinants, elle est à peine digne de l'époque où ce genre de films de série Z nous était servi en direct-to-video caché au fin fond d'un vidéo-club, et où certains nous soutiraient un plaisir coupable.
Pire encore, ce huis-clos "spatio-pénitentiaire" rappelle furieusement que l'idée du gros bras venant sauver une belle dans une prison (spatiale ou pas) a déjà été vue et revue au moins 100 fois. Et si je ne parlerai même pas de la crédibilité douteuse des acteurs (à part éventuellement le méchant le plus "dérangé" de l'histoire qui est d'une folie assez effrayante), les interactions sont relativement similaires à celle d'un mauvais soap-opera, avec des ressorts dramatiques extrêmement convenus et frisant le ridicule à de nombreuses reprises.
Cette impression est largement renforcée par des dialogues ou des situations se voulant humoristiques (un peu à la manière des films des années 80) mais qui en fait se caricaturent eux-mêmes. Pour mieux situer, certaines répliques font parfois plus souvent penser à des parodies de films telles que celles qu'ont pu proposer des humoristes comme Les Inconnus sur les sentaïs ou les slasher-movies. A d'autres moments, on se croirait presque dans un cartoon tant les scènes sont exagérées. Au final, on ne rentre pas dans le film et on ne rit pas grâce aux répliques, mais on rit du film en lui-même.
C'est sans doute pour cela que ce film a droit tout de même à un 2/10 car malgré tous les défauts que j'ai pu citer, il est assez court et bien rythmé, et dans l'ensemble on ne s'y ennuie pas vraiment car on se moque de tous les lieux communs qu'il peut véhiculer. Néanmoins, à moins d'accepter d'assumer une passion amusée pour les nanars peu ambitieux et clairement pas originaux, passez votre chemin.
---
Auteur : Eric