Looper: film d'anticipation cérébral où l'action n'est pas prioritaire

Au vingt et uniéme siècle,le looper (boucleur) est un tueur à gages assermenté par la mafia dont le but est d'effacer des cibles envoyés du futur. Le pitch est bien maigre en apparence jusqu'à ce que Jo se retrouve à devoir éliminer son propre "moi", donc lui trente ans plus tard. Le film bascule alors dans l'anticipation métaphysique chère à Inception, ou comment réfléchir à une potentialité futuriste invraisemblable dont le dénouement est caché derrière un scénario à tiroirs trés cérébral.
Si effets spéciaux il y a, l'essentiel n'est pas là. Ici, la confrontation de deux égos d'une même personne ,face au traitement d'un contentieux qui les concerne au même titre,prime. Autant que vous le sachiez, et je vous cache tant d'autres choses, les deux Jo vont s'affronter, se désarçonner et se déchirer car leurs matûrités et leurs visions de la vie les opposent cruellement.En effet, chacun d'entre eux défend ses valeurs, ses aspirations et donc son libre-arbitre.
Vous me direz que cela est normal car quand on n'a pas le même age, on ne peut pas partager la même adhésion. Pourtant, la logique aurait pu être tout autre si le Jo du présent se ralliait à son alter égo du futur. Dans ce cas là, le film aurait été vécu comme un film d'anticipation banal et sans surprises.
Au niveau interprétation, Bruce Willis, Emily Blunt et Joseph Gordon-Hewitt s'en tirent trés bien tout en faisant preuve d'une grande sobriété pour des personnages aussi tourmentés.Et l'atmosphère y est plus travaillée que le dialogue. A vous de juger si cet état de faits vous sied.