Spoilers Inside

Un film de SF avec des motos qui volent! On avait plus vu ça depuis les années 80, quand on s'imaginait encore que l'an 2000 serait propice aux véhicules volants, avant que les années 90 s'amènent et qu'on commence à se douter qu'on aller devoir se contenter d'un bug informatique tout bête.

Des motos volantes donc. Clairement le plus gros poste du budget du film, tellement le reste fait cheap. Le futur, en 2044, sera pauvre, pas post-apocalyptique, mais juste avant. Si on peut y voir une idée scénaristique plus rigolote, il y a aussi moyen d'y trouver une raison budgétaire. Rendez-vous compte: la bagnole électrique dont on nous rabattait les oreilles il y a 15 (et qui existent pour de bon, en fait), sont des puntos rouillés avec 4 cellules photovoltaïques sur le capot . Les pistolets lasers sont devenus des tromblons qui ont une portée de 5m, ou bien des flingues issus de l'imagination dérangée d'un gamin biberonné à l'actioner 90s. Clairement une vision rétro-désabusée de ce que nous réserve le futur (sans verser dans la dystopie).

Cela dit, le futur de ce futur (30 ans après, 2074 si vous avez suivi), répond un peu mieux aux poncifs du genre, en inventant la machine à voyager dans le temps. Mais comme c'est mal de voyager dans le temps, et que l'imagination de l'être humain est à la fois sans limite et aussi bornée qu'un espace dont la distance entre n'importe quels 2 points est majorée par une constante, la seule utilisation qui en sera faire, c'est de renvoyer les mecs que la mafia veut éliminer dans le passé (en 2044) pour qu'ils y soit proprement dézingués par des "loopers", cela a priori parce qu'il est très compliqué de se débarrasser d'un corps dans le futur.

Ah ouais.

D'un concept a priori plutôt rigolo mais finalement complètement foireux, on tire un scénario permettant de jouer le face à face entre un looper et son lui-même du futur, venu pour tout péter. Au final les 2 ne se feront que peu face, l'un passant son temps à buter les gamins du voisinage pendant que l'autre décide d'aller passer les 3/4 du film dans une ferme, et de se taper la fermière au passage.

On notera au passage l'autre élement cheap du film: la moitié des scène se situe dans un champ de maïs, limitant ainsi de manière drastique le budget décor ainsi que la portée visuelle du film (mais il y a déjà des motos volantes pour ça).

Au niveau des acteurs, on notera un Bruce Willis tout en finesse qui reste dans la lignée de ses meilleurs rôles en bourrin décomplexé. Sauf que maintenant qu'il est vieux, il se permet en plus de faire la morale. Joseph Gordon-levitt, que j'ai tendance à pourtant bien aimé, livre une prestation moyenne, surtout entachée par sa volonté de mimer un Bruce Willis jeune. problème: Bruce Willis il y a 30, c'était piège de cristal et c'était déjà un bourrin 2 fois plus épais que Joseph le sera jamais. Donc son imitation, mis à part un maquillage flippant, se limitera à essayer de reproduire le fameux air goguenard avec les yeux plissés de Bruce, sauf que lui a l'air moitié constipé, moitié défoncé.

Nous passerons sur le scénario commettant l'erreur de trop accorder d'importance au voyage temporel, sujet casse-gueule si il en est. Une partie du public se pamera devant la subtilité et l'audace de ce choix, pendant que l'autre fera la seule chose logique à faire: tenter en sortant du film de trouver les failles dans la logique spatio temporelle. Et il y en a toujours.


Au final, un concept de base rigolo pour un film qui n'a pas beaucoup de budget et le montre, avec des choix malavisés mais quand même de bonnes idées.

Et des motos volantes.
Ekyrby
6
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le 7 nov. 2012

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Ekyrby

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