Je ferai plus l'école Bessonière...

Arrivé à la fin du film... j'ai senti un truc sur ma joue... je me suis demandé ce que c'était et je me suis rendu compte que j'étais entrain de pleurer... des larmes de sang.

Bon je ne vais pas le cacher, je déteste le cinéma de Luc Besson, ses scénarios, sa réalisation, ses productions. Je hais son infâme bande de Yamakazi, ces années de souffrance à entendre mes camarades rigoler devant les ignobles vannes dans Taxi, ce mimétisme dans ses plans d'ouverture, ce profil de jeune femme fragile qui devient forte, la coupe au bol de Milla Jovovovich, sa vision de la science fiction, Marion Cottilard...

Alors je vous le concède, je n'y allais pas dans les meilleurs dispositions, je ne sais même pas ce que je faisais là en fait. Peut être un mélange de curiosité malsaine, imbibé d'un équilibre que j'essaie de conserver depuis des années, s'infliger des monstruosités pour apprécier encore davantage le grand cinéma, au fond on s'en fiche un peu des raisons.

Et puis juste avant la séance, rien ne pouvait être pire, je croise un collègue qui me demande ce que je vais voir.

Moi : Lucy

Lui : Oh je l'ai vu hier mais je te dis rien

Moi : Pour tout te dire je le sens pas trop

Lui : Hein quoi non, c'était énorme... le meilleur film de Luc Besson

Moi : Ah bah alors là je suis rassuré maintenant, surtout que la barre était super haute en plus

Lui : Ouais tu m'étonnes haha, c'était mieux que Leon encore

Moi : Et toi tu vas voir quoi ?

Lui : Transformers 4 pour la seconde fois, c'était trop bien...

Moi: ...

90 minutes plus tard, je n'arrivais pas croire l'amas d'aberrations que j'avais pu entendre, la grossièreté de la réalisation, l’intrigue abyssale, la direction d'acteur catastrophique, bon sang... laissez moi vous donner un rapide exemple, pour faire comprendre au spectateur complètement ignare ce qu'il se passe à l'écran, l'artifice utilisé par Besson est anthologique. Lorsque Johannson se retrouve acculée et prête à se faire enlever, on a droit en parallèle à des images tout droit sorties de National Geographic dans laquelle un guépard effectue son rituel de chasse autour d'une gazelle...

Et ce sera comme ça tout le long, lorsque Scarlett voie ses capacités neuronales grimper en flèche, en plus des pourcentages indiqués à l'écran digne d'un jeu vidéo de l'époque 32 bits, on a droit à un Morgan Freeman en pleine conférence expliquant ses recherches poussées sur le sujet. Et le bougre n'a pas chômé, ce qui n'était que théorie se révèle être tout à fait exact, tiens j'en veux au passage à Tim Robbins et à son évasion réussie du coup pour avoir permis à Freeman de jouer dans 198 films au moins depuis. J'ose à peine mentionner les vilains pas beaux hyper Dark Asiatiques du film qui tirent des tronches cartoonesques pour en imposer. Tiens, à noter également un des leader particulièrement attentif qui après avoir perdu 4 hommes répondra au grand manitou qui se demande combien il en reste, environ 25 répondra t-il, c'est très con et c'est un détail, mais je suis resté bloqué dessus, il les a compté du coup dans ce cas c'est pas environ, c'est 25 tout court, sinon c'est une vingtaine plutôt NON ? Peut être parce que je commençais à trembler après avoir vu une nouvelle course poursuite ou parce que je venais de voir une nouvelle fenêtre indiquant l'évolution du pourcentage mais je me sentais de plus en plus mal après cette phase. Je vois des hommes voler au plafond, j'ai l'impression par moment d'être plongé dans un pub Kodak, on ouvre le ventre des gens, il y a des singes, un paradoxe avec Lucy le champagne est à ne pas mélanger avec les drogues sinon on risque de s'évaporer et de se reconstruire en reprenant une dose de drogue plus forte en mimant un chiant dans une gamelle, on fige les gens, on s'évapore à nouveau, Morgan est là toujours, les singes aussi...

Bref Lucy est un immense dépotoir dans lequel viennent se greffer les idées les plus saugrenues, celles dont on ne doit pas prononcer le nom, la boite de Pandore a été ouverte et ce qui en ressort est nettement plus dégueulasse que tout ce qu'on pouvait imaginer. J'ai peur maintenant, j'imagine dans mes cauchemars un second volet de Transcendance produit par Besson autour d'une romance virtuelle entre Depp et Johannson avec Morgan toujours là et des singes quelque part, des gazelles... Je vois des gens qui sont morts... Shyamalaaaan... Je.......Je........J..........................................

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