Lust, Caution, c'est l'histoire de la fin de l'occupation japonaise en Mandchourie. Comme Vichy en France, le gouvernement japonais a mis en place un gouvernement de collaboration. Sauf que la fin est proche, que ce gouvernement va être sur le point d'être renversé. Ses membres, dont ils savent qu'ils seront les traîtres de l'histoire, profitent des quelques instants de privilégiés avant que leur fin de règne n'arrive inéluctablement. C'est le cas Mr Yee joué magnifiquement par Tony Leung Chiu Wai (qui m'éblouit à chaque film dans lequel il prend part).

De l'autre, nous avons des étudiants qui veulent monter une opération d'assassinat. Leur spécialité, ce ne sont pas les armes, mais leur talent d'acteur, puisqu'ils appartiennent à une troupe d'université. La jeune et séduisante Wong devra faire tout son possible pour s'approcher de Mr Yee, d'ailleurs tout à fait paranoïaque, peur d'être victime d'un attentat contre sa personne à tout instant.

Pour lever la réticence de Mr. Yee, Wong devra s'approcher de lui doucement, fréquenter les femmes des personnes au gouvernement, jouer des journées entières avec elles, connaître monsieur Yee, coucher avec lui, lui dire qu'elle est amoureuse. Lui, méfiant, la mettra au défi, en quelque sorte, dans leur relation charnelle. Elle devra résister. Et pour ne pas être démasquée dans cette longue séduction, jouer à ce point le rôle qu'il n'en est plus vraiment un, mais une nouvelle réalité. Le début de cette avancée en eau trouble.

[petit spoil]
Lust Caution étonne dans la relation classique mais extrêmement prenante qui s'opère petit à petit entre Mr Yee et Wong, notamment toutes les scènes d'amour, où s'opère dans les faits la baisse de la garde de Mr. Yee. Si au départ Wong sera sévèrement battue et matée (et elle ne craquera pas), la confiance de Mr. Yee fera qu'il se montrera de plus en plus doux avec elle... avec pour point culminant ces formidables scènes d'amour non simulées qui forment comme des magnifiques arabesques.

Un très beau film.
numerimaniac
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le 29 oct. 2010

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numerimaniac

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