M le maudit par Jennifer Guérin

J'ai vu ce film dans un contexte scolaire et j'ai bien aimé, ça m'a donné envie de voir les autres films de Fritz Lang.
J'ai apprécié M le Maudit car c'est un film engagé puisqu'il pose des problèmes sur la responsabilité d'un criminel qui se dit malade, certainement schizophrène ; il pose alors des problèmes sur le Mal, sur la malédiction qui semble ronger l'individu et la société toute entière. Sans musique, jouant sur les ombres et les peurs de l'être humain, le sentiment d'insécurité s'impose dès les premières minutes du film (la chanson chantée par les enfants rend bien cette atmosphère quelque peu oppressante). Tout cela aboutit sur le thème de la justice, de justices parallèles : une justice qui semble condamner les individus (en l'occurence la pègre qui s'immisce dans les problèmes de société à la fin), une autre justice qui défend le criminel, pensant que celui-ci est malade et qu'il n'est donc pas responsable de ses actes.

M le Maudit est aussi remarquable dans la mesure où il est quelque peu annonciateur du régime nazi, puisque l'on retrouve plusieurs éléments qui peuvent nous rappeller le régime hitlérien. Le costume porté par le "chef" des truands nous rappelle celui portés par les SS, les asssassinats commis par le meurtrier provoquent des réactions "hystériques" d'autodéfense qui peuvent nous rappeller la peur des populations d'autrefois : le tueur perturbe toute la société y compris la pègre d'où la traque organisée par le "chef" des truands. Sans oublier la marque "M" sur le dos du meurtrier qui nous fait penser à l'étoile jaune portée par les Juifs à l'époque...

Le seul point négatif que je pourrais mettre à ce film ce serait qu'il est assez lent, particulièrement lors de la seconde partie lorsque les policiers commencent à enquêter, on voit une succession de plans, de gens qui s'interrogent sur l'identité du criminel... Cette partie manque de dynamisme, ce qui peut gâcher un peu le film.

En tout cas, ça reste quand même un film d'une grande qualité que je conseille à tous.